- Vous lisez un épisode de “Le Port Lympia, héritage et transitions”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, le magazine qui parle de vous.
Réputé pour son patrimoine unique, le Port Lympia regorge d'anecdotes. Découvrez cinq d'entre elles, qui participent à la légende du quartier.
Sommaire
1. Le Port Lympia doit son nom à un cours d'eau
Jusqu'au XVIIIe siècle, le port était situé aux Ponchettes, près de l'actuel cours Saleya. Mais en 1749, sous l'impulsion du roi Charles-Emmanuel III, l'idée d'édifier un port plus moderne, plus vaste et mieux protégé, de l’autre côté du Château, devient impératif, Nice étant l'unique accès maritime des États de Savoie, avec Villefranche-sur-Mer.
À l'époque, le quartier était fait de terrasses plantées d’oliviers et sur l'emplacement du bassin, c'est un marécage parcouru d'un cours d'eau qui était présent. Son nom ? Le Lympia. La réalisation de l'ensemble, complexe, a d'ailleurs nécessité près d'un siècle et demi.
2. La grue Applevage n°14 est classée monument historique
Spécialisée dans la construction d'appareils de levage et de matériels de travaux publics, la société Applevage a conçu en 1937 la grue n°14 du Port Lympia. Mise en service l'année suivante avec la n°13, cette dernière a été gravement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale.
Entièrement reconstruite en 1956 par Applevage, la grue n°14 a été réhabilitée avec un maximum de pièces d'origine, en poutres métalliques, profilées, tôles rivetées et boulonnées. Elle fait aujourd'hui 22 mètres et possède une capacité de levage de 5 tonnes. Depuis 2001, elles est classée monument historique et détient le label "Patrimoine XXe siècle".
3. L'Espace Lympia était autrefois un bagne
Avant de devenir l'actuel Espace Lympia, le majestueux bâtiment niché au 52 boulevard Stalingrad, était l'ancien bagne. Seul sur le territoire métropolitain à avoir conservé son état d'origine, son histoire est intimement liée à celle du Port Lympia.
En 1802, le bâtiment est ainsi transformé en bagne pour les militaires réfractaires. Les cellules sont équipées de portes avec serrures extérieures et gonds inversés, empêchant toute tentative d'évasion, tandis que les forçats sont enchaînés à l'intérieur. De 1862 à 1887, le bagne sert de prison pour les détenus condamnés à de courtes peines.
Inauguré en 2017, l'Espace Lympia comprend trois sites à vocation culturelle : une galerie de 50 mètres carrés, un pavillon de trois étages et une terrasse panoramique.
4. La Réserve a failli être un "complexe ludo-balnéaire"
Après la Seconde Guerre mondiale, un grand projet de complexe ludo-balnéaire prévoyait à l'emplacement de La Réserve l'aménagement d'un casino, d'une piscine en eau-libre ou encore d'un solarium.
Un projet faramineux qui n'a finalement jamais vu le jour. L'actuel plongeoir a d'ailleurs bien changé depuis la fin du XIXe siècle. À l'époque, un voilier en ciment avait été bâti sur le rocher, au pied de l'hôtel-restaurant. Le plongeoir actuel, moderne et sur deux niveaux, a lui été insufflé par l'architecte René Livieri, en 1941.
5. Henri Matisse était un fidèle du Club Nautique
Tombé littéralement amoureux de la Côte d'Azur, le peintre a élu domicile à Nice dans les années 1920 au sein d'un appartement du palais Caïs de Pierlas, avant sa retraite à Vence pendant la guerre. Immédiatement fasciné par la mer, Henri Matisse fut un membre éminent et assidu du Club Nautique.
Propriétaire de son propre canoë, il sortait régulièrement les matins, où un chauffeur le déposait et l’attendait devant le bâtiment. Aujourd'hui, le Club Nautique permet à ses membres, ainsi qu’à de nombreux stagiaires et scolaires, de s’adonner au sport tout au long de l'année.