Les nouvelles sont mitigées pour l'Allianz Riviera. Alors que le gestionnaire est toujours sous le coup d'une procédure de sauvegarde, l'enceinte se place parmi les moins fréquentées de Ligue 1.
Sommaire
Le palmarès est sans appel. La Ligue de football professionnel a dévoilé les taux de remplissage pour chaque stade de L1.
Conclusion, Nice figure dans le bas du tableau avec seulement 60% d'occupation de son enceinte sportive pour la saison 2021-2022. Un résultat hors journées soumises aux jauges Covid.
Le bilan est plus encourageant que pour la saison 2018-2019 (53%). Malgré tout, la cité des Anges arrive 17ème sur 20. La dernière place est occupée par le Stade Louis II, fief de l'AS Monaco (47%).
Lire aussi : Nice : pourquoi si peu de monde se rend au stade Allianz Riviera ?
"J'ai toujours affirmé que ce stade était surdimensionné pour une ville comme Nice, et trop excentré par rapport au cœur de ville" a réagi Patrick Allemand, ancien élu socialiste et président de l'association Nice au Cœur.
Le problème de la distance a tout de même été en partie réglé avec l'avènement en 2019 de la ligne 3 du tram. L'offre est même renforcée les jours de match avec un trafic plus régulier et des navettes gratuites.
Mais quelques imperfections subsistent, de quoi rendre frileux les supporters : parking trop cher, offre de restauration bof-bof, trajet d'une heure…
Bon nombre d'entre eux sont aujourd'hui encore nostalgiques du Ray, QG des Aiglons il y a dix ans, détruit depuis.
Un calendrier si faible ?
Hors événements de Ligue 1, l'Allianz Riviera a accueilli quatre matchs de l'Equipe de France, autant pour l'Euro 2016 et six pour la coupe du monde féminine 2019. Faiblard pour les détracteurs, mais à relativiser.
Le célèbre Parc des Princes a accueilli cinq matchs pour la compétition européenne 2016, soit un de moins que le Groupama Stadium de Lyon, et sept pour le mondial féminin.
Le rugby a également complété quelques créneaux sur le site niçois avec six rencontres du RC Toulon entre 2013 et 2016 et deux demi-finales du Top 14 en juin 2022.
En revanche, les choses se gâtent côté événementiel avec seulement deux concerts organisés depuis l'ouverture de l'enceinte en 2013 : Céline Dion (2017) et Beyoncé (2018).
Le Vélodrome de Marseille se distingue davantage, avec huit concerts depuis 2013.
La gestion remise en question
Point noir et inquiétude quant à la gestion de l'enceinte sportive effectuée par Nice Eco stadium.
La filiale de Vinci fait l'objet d'une procédure de sauvegarde depuis mai 2021.
Depuis quatre ans, les pertes s'accumulent : -1,78 million d'euros en 2018, -1,5 million en 2019, -2,2 millions en 2020 et -2,18 millions en 2021.
Le gestionnaire reste tout de même confiant. "Nous préparons déjà une suite des plus réjouissantes" indique à 20 Minutes Patrick Florence, directeur général de la société.
Dans les cartons pour 2023 : le concert de Mylène Farmer, les quatre matchs de la coupe du monde de rugby ainsi que "plusieurs autres options de concerts".
L'opposition du groupe Nice Ecologique ne manque pas d'attaquer le volet financier par la voix de Juliette Chesnel-Le Roux : "Ce projet devait coûter chaque année entre 6,3 et 7,8 millions d'euros pendant 27 ans et 5 mois. Dans les faits et dans les chiffres, le coût annuel pour les Niçois est entre 10 et 12 millions d'euros."
"Soit un prix supérieur à 270 millions d'euros pour un stade qui ne fait pas le plein."