Il a obtenu "carte blanche" de Christian Estrosi pour faire de Nice la capitale du 7ème art. Au programme, un tout nouveau festival, des invités prestigieux et un ambitieux plan de relance pour les mythiques Studios de la Victorine
La Victorine, le comeback
Les Studios de la Victorine accueilleront, dès octobre 2021, la section des formations continues de la prestigieuse École nationale supérieure Louis-Lumière. "Nous ramenons de la vie dans un lieu mythique, légendaire qui mourrait un peu" se réjouit l'écrivain Henry-Jean Servat, subdélégué à la culture au conseil municipal. En 2022, "un Master totalement innovant sur la création immersive (la réalité virtuelle par exemple, NDLR)" sera même proposé, en partenariat avec l'Université Côte d’Azur.
"L'attractivité de Nice a joué pour faire aboutir ce beau projet" nous détaille l'ancien chroniqueur culture de Télématin (France 2). "Vous avez une ville scintillante, attirante, des structures réaménagées (un million d'euros engagé, NDLR) au sein desquelles ont été tournés des chefs-d'œuvre du cinéma français (Les Enfants du paradis, La Folle de Chaillot, La Nuit américaine…), que demander de plus?"
Les travaux ne sont "pas encore terminés mais les studios sont épatants". De beaux projets sont déjà sur la table. Une nouvelle comédie d'Olivier Baroux (Les Tuches, Entre amis,…) produite par Gaumont va y être tournée, Équinoxe, un film de Nicolas Bedos qui "comportera peut-être des scènes dans Nice" même si c'est encore en réflexion, et une série de Canal+, La boîte à histoires.
Pour "l'espace muséal" de la Victorine, préconisé par le rapport Garandeau, il faudra encore un peu attendre.
À l'affiche cet été
"Pour l'instant, je n'ai rien pu faire, mais ce n'est que partie remise". Henry-Jean Servat reste optimiste : une grande partie de ses projets n'ont pas pu être réalisés à cause de la crise sanitaire, mais les mois qui viennent de s'écouler lui ont laissé un temps précieux pour mettre sur pied avec les équipes de la Ville de Nice "une reprise culturelle où, au niveau du cinéma, il y aura un nouvel évènement tout le temps".
Dans le cadre de Mon été à Nice, l'élu municipal planche par exemple sur l'organisation de séances de ciné en plein air, "probablement au Théâtre de Verdure".
"Capitale du cinéma"
"Le cinéma, c'est l'art le plus populaire" s'enthousiasme l'élu Servat. "Nous allons organiser de nouvelles soirées thématiques autour de grandes personnalités : nous travaillons sur celle dédiée à Simone Veil, à Klarsfeld, à la royauté avec le comte de Paris qui viendra après la projection de Si Versailles m'étais conté… nous proposerons un doc, une fiction, et il y aura un débat, parfois présidé par Christian Estrosi".
Avant d'ajouter, ravi :
"Albert II, le prince de Monaco, que je connais bien, va venir échanger avec la salle à l'occasion d'une soirée dédiée à sa mère, l'actrice et princesse Grace Kelly"
Henry-Jean Servat
Sur le bureau du "monsieur ciné" de la Ville, le projet "pas tout à fait acté" souligne-t-il bien, de déménagement de la Cinémathèque vers un grand espace près de la place Masséna.
Un bel écrin, en cohérence avec les ambitions de la municipalité : "Nous travaillons actuellement sur un festival du cinéma à Nice, une vraie capitale du 7ème art : les nouveaux locaux permettront d'aménager plusieurs grandes salles".
À Nice, plus belle la vie
C'est sa feuille de route, son projet idéal. Henry-Jean Servat veut que notre ville "ait son feuilleton".
Depuis son immense succès, Plus belle la vie (Marseille, sur France 3) a fait des émules. Ces dernières années, plusieurs villes du Sud ont eu leur série : Montpellier avec Un si grand soleil (France 2), le territoire camarguais avec Ici tout commence (TF1)… Pourquoi pas la cité des Anges ? La municipalité y travaille.
Seule réserve, "le maire ne serait pas très fan d'une série policière, ça ne serait pas idéal pour l'image de la ville. Nous avons plutôt en tête un soap qui se déroulerait dans une agence immobilière, avec des histoires de famille".
Dans le même domaine, la capitale azuréenne veut faire "au moins aussi bien" que Marseille, qui a pour réputation de se plier en quatre pour les réalisateurs. "Nous avons déjà, et c'est très rare, un bureau dédié qui leur facilite toutes les formalités liées aux lieux de tournages, les autorisations…" rappelle Henry-Jean Servat. "À l'attention de ceux qui montent des projets de cinéma, de séries… Notre message est clair : Nice est une ville idéale pour vos tournages. Elle vous tend les bras !"