Le budget de la Ville de Nice sera réellement voté le 10 avril prochain. Mais avant cela, l'assemblée communale débattait, mercredi, des grandes orientations de l'année. Avec un gros morceau : la hausse prochaine des impôts locaux. Revue des arguments…
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Pour la majorité, un "petit effort dans un contexte difficile"
Nice-Presse vous le disait le 22 mars dernier : Christian Estrosi propose au conseil municipal une majoration de la fiscalité locale. La taxe foncière sur les propriétés bâties passerait de 29,62% en 2023 à 35,3%, idem pour les taxes d’habitation sur les résidences secondaires (de 21,10% à 25,15%) et sur les propriétés non-bâties (de 32,29% à 38,48%).
D'après le maire, ce "petit effort" est rendu nécessaire par un niveau insuffisant des dotations de l'Etat, par la baisse des subventions du conseil départemental, ou encore par l'impact des crises (Covid, inflation…) sur la collectivité.
L'enjeu, plaide-t-il : maintenir les services publics à leur niveau actuel, "loin de leur coût réel". En clair, dit-il, pour maintenir la cantine à ses tarifs actuels, ou encore la gratuité de nombreux dispositifs pour les seniors, le contribuable doit être davantage mis à contribution.
L'ambition est aussi de soutenir "des recrutements dans la police municipale" (on ne sait pas encore de combien d'agents) et la poursuite de l'aménagement du super-commissariat Saint-Roch, puisque "la sécurité a un coût mais pas de prix".
"Politique de luxe" selon les Verts
"Le contexte est compliqué, c'est indéniable, et vous n'êtes pas responsable de cela" admet la cheffe de file de l'opposition écologiste, Juliette Chesnel-Le Roux. "Mais vous êtes responsable de vos choix. Bâtir le commissariat le plus cher de France. Multiplier les caméras de surveillance, dont l'efficacité reste à démontrer. Accueillir tous les évènements sportifs imaginables, y compris les J.O. 2030 pour lesquels la population n'a même pas été consultée. Vous soustraire à la loi sur les logements sociaux, ce qui vaut à Nice 7 millions d'euros de pénalités. Poursuivre la coulée verte, un luxe que nous mettrons des décennies à nous payer…"
"Les Niçois matraqués" accuse Reconquête
"Vous allez donc matraquer les Niçois jusqu'à la fin de votre mandat" bombarde le groupe Reconquête, le parti d'Eric Zemmour, par la voix de Valérie Delpech. "En réalité, le désengagement du conseil départemental ne compte pour très peu dans le trou de 50 millions d'euros qu'il reste à combler pour boucler votre budget. Nous n'avons plus de marges de manoeuvre certes, mais les facteurs extérieurs ont bon dos".
"Ce que l'on paie, c'est votre politique au doigt mouillé : les chantiers somptuaires, la démolition d'Acropolis et le manque à gagner causé… Mais je rappelle que les élus soutiens d'Eric Ciotti tempêtent eux aussi contre cela, alors qu'il vous on fait élire en 2020".
"Les hausses s'accumulent" disent les Ciottistes
Lesquels prennent la parole, avec le vice-président du Département, Bernard Chaix. "Les hausses s'accumulent. Après la création de l'impôt métropolitain en 2018, la hausse de la taxe sur les ordures ménagères l'an passé, l'augmentation des tarifs des transports Lignes d'Azur, voici de nouvelles majorations" pointe-t-il.
"Tout cela révèle les difficultés financières de Nice, qui frôle la mise sous tutelle. Vous vous étiez engagé, lors des dernières municipales, à ne pas augmenter les impôts. Ça ne sera pas tenu". Rendez-vous la semaine prochaine pour passer au vote.