Le bureau du premier adjoint au maire de Nice était perquisitionné jeudi par la police judiciaire. Anthony Borré a annulé dans la foulée sa venue dans une émission politique programmée sur une chaîne locale.
Une enquête préliminaire est aujourd'hui ouverte pour ce qui devait être, initialement, une formalité.
On vous explique cela simplement : sans suivre le cursus habituel, le premier adjoint de Christian Estrosi a la possibilité de devenir avocat.
C'est ce que l'on appelle une passerelle : détenteur d'un master 2 et après avoir exercé pendant plus de sept ans de hautes responsabilités (directeur de cabinet du président de la Région, de la Métropole, des fonctions au gouvernement…) l'élu niçois n'avait qu'un examen théorique à passer pour obtenir le sésame. Epreuve qu'il a pu, effectivement, valider en avril. D'autres personnalités, comme par exemple François Hollande, ont déjà bénéficié de ce dispositif.
C'est un autre point qui intéresse les enquêteurs.
Le conseil de l'ordre des avocats a dû se prononcer sur le sujet, alors que la bâtonnier est aussi l'avocat de la Métropole Nice Côte d'Azur, dont Anthony Borré est le vice-président. Une autre robe noire avait, par le passé, eu des liens avec la municipalité. Le conseiller municipal d'opposition EELV Jean-Christophe Picard a transmis à Nice-Presse ce 29 juin l'article 40 qu'il a formulé auprès de la justice pour dénoncer un éventuel délit.
Maître Verrier - dont le bureau a reçu la visite de la police - a-t-il réellement exercé une influence sur le choix de ses collègues, de façon à favoriser le bras droit de Christian Estrosi ? C'est ce que cette enquête pour "prise illégale d'intérêts" devra confirmer ou infirmer.
Anthony Borré a choisi d'annuler sa venue dans Azur Politiques sur la déclinaison maralpine de BFM (chaîne qui a révélé l'information en premier) jeudi soir. Son conseil indique dans un communiqué que "cette perquisition intervient dans un moment classique de la procédure et permettra aux enquêteurs de démontrer la probité et l'intégrité de mon client dans l'affaire qui l'oppose à monsieur Picard".