Par deux fois, se basant sur des soucis de sécurité, la justice a validé l'expulsion d'une association musulmane installée dans un local détenu par un bailleur social. L'OMCA met en garde contre "un risque social" et lance une pétition.
Au Nord de la cité des Moulins, la salle accueille, "les bons jours, 300 fidèles". Zoubir Zehioua, président de l'Association des musulmans de la Côte d'Azur (OMCA) dénonce auprès de Nice-Presse ce 26 novembre une "situation préoccupante". "Le bailleur, Côte d'Azur Habitat, veut la fermer, or le quartier ne dispose pas d'équipements de tailles suffisantes pour compenser. Il y a 150 personnes dans l'autre, toute proche, et c'est déjà un maximum".
Selon lui, "il n'y a pas de raison suffisante pour justifier cette décision" et il assure ne pas avoir été convié à des échanges pour trouver un plan B. Conséquence de quoi, une pétition a été lancée sur la plateforme web Change.org, et rassemble environ un millier de paraphes ce soir. "Il va falloir expliquer aux jeunes du quartier qu'ils n'ont plus de salle…"
Une rencontre cette semaine
Sollicités, Côte d'Azur Habitat et la municipalité répondent point par point. "L'association n'a plus de bail depuis la fin 2020" est-il ainsi rappelé. "La commission de sécurité a donné depuis plusieurs années des avis défavorables à la poursuite de l'activité". Et de rappeler deux décisions de justice allant dans le sens d'une expulsion, obtenues à Nice comme en appel, à Aix, le 6 novembre dernier.
"La municipalité, soucieuse que la communauté musulmane puisse exerce son culte, a proposé une rencontre avec les représentants de l'association cette semaine".
Depuis des années, la ville est confrontée à de régulières polémiques liées à ses mosquées, en nombre insuffisant au regard du nombre de pratiquants, et dont le financement reste difficile. Nice compte environ 80.000 musulmans, comme l'indiquait en 2021 à Nice-Presse Otmane Aissaoui, le recteur de la Grande mosquée.