5 questions à… Albert Elkaim, président-fondateur du Comité de quartier France-Prom, qui réunit 5.800 adhérents. Depuis vingt-cinq ans, il œuvre au quotidien pour maintenir le lien social entre les riverains, tout en leur offrant des formations.
1 - Quel regard portez-vous sur l'évolution de la rue de France ?
Elle est emblématique de la ville. Elle regroupe de nombreux commerçants qui fonctionnent bien. On entend souvent qu'il y a des problèmes de propreté, mais je peux vous assurer qu'il y a un employé municipal qui s’occupe du quartier, et très bien même.
Si, malheureusement, les gens ne respectent pas toujours les lieux avec les mégots et papiers, le travail, lui, est fait. Que voulez-vous ? C’est une question de civisme. Par contre, il y a un vrai souci de stationnement. Le dimanche, il est impossible de trouver une place. Beaucoup de voitures avec des plaques étrangères restent garées sans que l’on puisse les verbaliser. C’est une société qui s’en occupe, elle note les plaques mais ne peut rien faire de plus !
2 - Quelles sont les principales demandes des riverains qui vous sont remontées ?
Ils se plaignent surtout des trottinettes. J’ai d’ailleurs demandé au maire de les interdire… Elles roulent sur les trottoirs, c’est dangereux ! Moi-même, j’ai failli me faire renverser. En théorie, elles ne doivent pas dépasser 25 km/h, mais la plupart sont débridées et ne respectent pas le code de la route.
On parle aussi souvent des sans abri dans le quartier. Personnellement, ça ne me dérange pas. Ce sont des gens dans le besoin, où voulez-vous qu’ils aillent ? Quand il pleut, ils s’abritent. Je comprends les habitants, mais il faut aussi faire preuve d’humanité.
3 - Quels sont les grands projets que vous avez pu porter ?
Le plus important, c’est la défense du tramway. On s’est battus pour qu’il ne passe pas par la Promenade des Anglais, mais plutôt par la rue de France. Un jour, on a carrément bloqué la Prom ! Le maire, Christian Estrosi, est venu nous voir pour nous demander ce qu’on voulait. On lui a expliqué qu’enlever deux voies sur les six de la promenade n’était pas possible. Imaginez les embouteillages, si un camion doit livrer les plagistes ou les restaurants et qu’il ne reste qu’une seule voie.
La promenade, c’est la continuité de l’autoroute, c’est essentiel. À l’époque, Christian Estrosi, qui était ministre de l’Industrie, nous a dit que passer sous la ville coûterait trop cher. Finalement, faire passer le tramway par la rue de France, c’était la meilleure solution. C’est un projet réussi, même si certains écologistes étaient contre le fait de le relier l’aéroport. Mais quel intérêt de ne pas connecter le deuxième aéroport de France ? Ça n’avait pas de sens.
4 - Quelles sont les actions menées par France-Prom ?
Nous offrons des cours d’informatique gratuits tous les jeudis. Un prof, expert dans son domaine, vient enseigner pendant deux heures. C’est vraiment utile. On propose aussi des cours de premiers secours avec un défibrillateur. Et chez nous, l’adhésion est gratuite.
On édite également une gazette tous les trois mois, avec des articles sur la vie du quartier et des sujets de fond. Par exemple, on a fait un numéro sur l’intelligence artificielle, que l’on distribue chez les particuliers. Des commerçants locaux nous aident à financer tout cela. Avant, on organisait aussi des événements, comme des fêtes de voisins ou des brocantes, mais on a dû arrêter. On a eu des soucis avec des vols, et franchement, ça ne valait pas le coup par rapport à l’effort que ça demandait.
5 - Pourquoi avoir lancé cette association, qu'est-ce qui vous anime au quotidien ?
C’était il y a 25 ans, on me l’a demandé à l’époque (sourire). L’élu de territoire m’avait dit qu’ils avaient besoin de quelqu’un pour s’occuper du quartier. J’ai accepté et j’ai créé l’association avec mon épouse. Je sais que la Ville ne peut pas toujours tout gérer, ils ont tellement de demandes, tellement de problèmes à traiter.
Alors nous, on est là pour les petits soucis du quotidien, pour aider les riverains. En ce qui me concerne, je suis originaire de Toulouse et j’ai été ingénieur. J’étais aussi champion de triathlon ! Aujourd’hui, avec France-Prom, on agit sur plusieurs secteurs : la rue de France, ses voies annexes et la promenade des Anglais. On est complètement indépendants.
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