Avocate depuis trente ans et Niçoise depuis toujours, Edith Faraut découvre les joies de la peinture. Et s'en sert pour défendre la cause qui lui tient à coeur.
Vendredi dernier, l'artiste a ouvert les portes de son appartement à Nice-Presse pour vous faire découvrir son univers fait d'huiles, de collages, de couleurs chaudes et d'expériences créatives…
La gouache dans les veines
D'aussi longtemps qu'elle se souvienne, Edith Faraut a toujours été une grande amatrice de peinture. " C'était quelque chose qui me plaisait beaucoup, d'aller dans les musées, de voir des expos… Mon père peignait énormément ".
Il était aquarelliste à ses heures perdues. Quelques années après sa mort, elle plonge à son tour dans cet univers.
" Je voulais continuer la vie de mon père et le faire vivre à travers moi en reprenant ses pinceaux. Je ne savais pas vraiment où ça allait me mener"
Edith Faraut
"À force, ça a pris du sens. J'ai le sentiment qu'on peut apporter de la joie aux gens et leur faire ressentir des émotions ".
Matisse, Chagall ou encore Dufy, elle cite ces grands noms pour évoquer quelques-unes de ses sources d'inspirations.
" Les sujets qui m'intéressent : ils tournent souvent autour des femmes et de la féminité en général".

Une double vie pour un seul combat
Ses oeuvres sont "un moyen de communiquer et de défendre des causes" . Difficile de faire la part des choses entre son art et sa fonction d'avocate, pour la peintre, un même objectif dans les deux cas : donner la parole.
" Quand j'ai commencé à peindre, je m'inspirais de mon histoire. Petit à petit, j'ai voulu raconter celle des autres".
Si son métier est pour elle un puit d'inspiration, sa vie personnelle l'est tout autant : elle trouve justement la plupart de ses modèles dans son entourage, parmi les membres de sa famille, ou ses amies.
Sa démarche est claire : défendre les intérêts de la gent féminine, lui rendre hommage.
" Ce qui m'intéresse, ce n'est pas tant la femme en tant qu'objet esthétique, mais la femme sujet qui s'émancipe et reprend le contrôle"
Edith Faraut
Exposée à plusieurs reprises, et notamment chez Amnesty International, dans le cadre de la Journée des droits des femmes, Edith Faraut compte bien poursuivre cette lancée et présentera à nouveau ses créations très prochainement à Tourette-Levens.
Quelques œuvres marquantes

Peinture réalisée pour s'opposer à la décision de la Cour Suprême américaine mettant fin au droit à l'avortement au niveau fédéral.

Une oeuvre qui célèbre le projet de loi adoptée par l'Assemblée nationale de la "PMA pour toutes".

Un tableau qui dénonce les féminicides, le 2 janvier 2022 : à cette date, trois femmes étaient déjà mortes assassinées.

Un dessin d'hommage à Mahsa Amini et de soutien aux femmes iraniennes, qui se soulèvent actuellement contre la dictature.