S'il venait à être élu député le 19 juin prochain, Graig Monetti, candidat de la majorité présidentielle Ensemble dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, compte mener un premier grand combat : celui de la protection des enfants.
"Il y a un sujet qui me touche beaucoup en ce moment, c’est la protection de l’enfant" confiait Graig Monetti dans une interview conjointement menée par Nice-Presse et RCF radio.
"On s’est rendu compte à travers le confinement que le taux de violences commises sur les enfants avait explosé. Nous sommes aujourd’hui en retard par rapport aux pays anglo-saxons, notamment sur les dispositifs de sensibilisation, de collecte de l’information."
Une thématique que l'adjoint de Christian Estrosi chargé de la Jeunesse se verrait bien porter s’il venait à être élu député. Sujet sensible et peu représenté jusque-là à l’Assemblée nationale ou au Sénat, la protection de l’enfant commence à prendre, peu à peu, sa place dans le débat public.
Des lois qui peinent à être appliquées
"C'est une très bonne chose qu'un candidat aux élections législatives se penche sur cette question, mais tout reste encore à faire" avertit pour Nice-Presse Lyes Louffok, militant des droits de l’enfant et membre du Conseil national de la protection de l’enfance. "Les marges de manœuvre du Parlement sont en réalité extrêmement limitées."
L’aide sociale (ASE) est directement gérée par les Conseils départementaux.
"Se contenter de rédiger et de proposer des lois est un peu la solution de facilité"
"Se contenter de rédiger et de proposer des lois est un peu la solution de facilité, avance Lyes Louffok. Je conseille à ce candidat de créer une délégation parlementaire aux droits des enfants, comme il en existe une pour les droits des femmes."
"Avant de légiférer, il faut au préalable apporter une expertise sur le sujet, en faisant une veille régulière autour de ces sujets et contrôler les actions du gouvernement."
Concernant le modèle anglo-saxon vanté par le candidat de la majorité présidentielle, le militant estime que ce n’est pas forcément le bon exemple à suivre.
Dérives chez les anglo-saxons ?
"En Angleterre, les conséquences du Children Act (loi en vigueur au Royaume-Uni depuis 1989 dont l'objectif est de protéger les enfants et d'assurer leur bien-être, ndlr) sont parfois dramatiques."
"Certains sont placés dans des familles d’accueil pour des motifs peu solides, parce que les parents sont issus de classes sociales modestes par exemple, ou parce que des femmes font des grossesses précoces."
En recrudescence depuis le confinement, les violences commises à l’encontre des enfants se seraient multipliées, mais les moyens mis en place ne seraient toujours pas à la hauteur.
"Le vrai souci réside aussi dans la pénurie des familles d’accueil, vieillissantes. 40% d’entre elles n’exerceront plus dans les quatre prochaines années"
"Faute de places, certains enfants ne sont pas extraits de leur environnement malveillant, explique Lyes Louffok. Il est impératif de créer de nouvelles structures pour accueillir convenablement ces milliers de jeunes."
"Le vrai souci réside aussi dans la pénurie des familles d’accueil, vieillissantes et dont 40% d’entre elles n’exerceront plus dans les quatre prochaines années."
Graig Monetti est prévenu. Le chantier est immense.
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