Depuis plus de vingt ans, Éric Jeauffroy préside le Comité des Fêtes de Saint-Isidore, une association qui œuvre pour maintenir le lien entre les générations et dynamiser ce quartier aux airs de village préservé. Rencontre avec un passionné, gardien de l’âme de Saint-Isidore…
Comment est née l'association et comment agit-elle pour dynamiser le quartier ?
Le comité a été créé en 1985 par un groupe d’amis, avec l’idée de relancer le festin, une tradition locale qui avait disparu. Quelques années plus tard, ils ont instauré le banquet, contribuant à renforcer la vie de quartier. Ces initiatives des anciens sont inspirantes et méritent d’être respectées.
Mon rôle, aujourd’hui, est de maintenir ce lien entre les habitants, de longue date ou nouvellement arrivés.
Beaucoup de nouveaux habitants s’installent ici sans connaître l’histoire de Saint-Isidore, pensant que c’est une simple zone résidentielle ou de travail. Nous devons leur transmettre cet héritage et les inciter à s’impliquer.
Pour cela, nous organisons tout au long de l’année des événements qui rassemblent les générations. C’est ce lien intergénérationnel, depuis près de 40 ans, qui fait la force de notre quartier, malgré les nombreuses évolutions qu’il a pu connaître.
Pourquoi avoir voulu vous y investir ?
J’ai rejoint le comité en 1989, quatre ans après sa création, et je suis président depuis plus de 20 ans. Dès le départ, j’ai eu envie de m’impliquer dans la vie de Saint-Isidore. Il y a 40 ans, le quartier ressemblait à un désert !
Mon grand-père possédait un terrain, chemin de Crémat, où je venais passer mes étés. Il n’y avait ni électricité ni commodités. Nous campions presque, et pour les besoins, il fallait creuser un trou dans le jardin (rires).
Quand j'avais 15 ans, nous avons emménagé définitivement ici. Grâce aux rencontres avec les jeunes du quartier, je me suis intégré rapidement, et l’engagement dans le comité s’est imposé naturellement. Depuis, je n’ai jamais quitté cette aventure.
La nouvelle génération est-elle autant impliquée ?
Les jeunes sont présents, mais leurs priorités sont différentes. Entre le travail et leurs propres projets, il leur reste peu de temps à consacrer à la vie associative. Cela dit, dès qu’il y a besoin d’un coup de main, je peux toujours compter sur eux. Pour installer des structures ou aider lors des événements, ils répondent à l’appel.
C’est toujours émouvant de voir cet esprit de solidarité perdurer. Parfois, je pense à passer le flambeau. Mais je veux m’assurer que la personne qui prendra ma place partagera le même amour pour Saint-Isidore et l’association.
Quel regard portez-vous sur l'évolution du quartier ?
On sent qu’il y a un esprit de village qui n’a pas changé et qui reste préservé. Cela se voit à travers les nombreuses associations. C’est essentiel de maintenir ce lien. Il y a également le comité de quartier et celui des commerçants, qui témoignent de l’implication des habitants. On sent qu’ils sont très investis.
Prenez le clos de boules, par exemple : ces habitués, cette génération, sont heureux et se sentent chez eux. Cet esprit d’entraide ne doit pas disparaître avec le temps.
Quels sont les prochains événements organisés par le comité ?
Récemment, nous avons organisé un repas pour nos anciens, ceux de plus de 70 ans, dans un restaurant à Castagniers. Nous avons rassemblé 130 personnes.
Le 21 décembre, une fête de Noël pour les enfants animera la place devant l’église, avec des structures gonflables, un toboggan et un stand de maquillage. En avril, nous célébrerons la saint Isidore avec une procession, suivie d’un repas gratuit. En juin, la Fête de la musique attire de plus en plus de monde…
Cette année, environ 1000 personnes se sont rassemblées au clos de boules. Cela a été un véritable succès. On n'avait plus connu une telle affluence depuis les années 1980. Enfin, en août, nous organiserons notre festin traditionnel sur quatre soirées. Il y aura des animations comme de la zumba, un loto, et un grand repas dansant avec un menu complet. Ces moments festifs sont essentiels.