Un groupe d'élus du Département accuse leur président, Charles-Ange Ginesy, de ne pas avoir appliqué des mesures permettant de protéger des enfants présents dans des campements dangereux aux Moulins.
Cela fait quelques jours que le "squat de l'autopont" a levé le camp. Vendredi 2 septembre, la police, le préfet ainsi que le maire Christian Estrosi débarquaient à Nice-Ouest près du boulevard du Mercantour pour mettre fin à cette occupation illégale du domaine public. Quelques heures auparavant, les ressortissants des pays de l'Est européens étaient partis "s'installer" ailleurs. La mairie a dû mener de longs mois de procédure pour obtenir gain de cause.
"Le Conseil départemental des Alpes-Maritimes aurait manqué à ses obligations". Dans un courrier du 1er septembre dont Nice-Presse a obtenu une copie, neuf conseillers départementaux de Nice (tous membres du groupe estrosiste Notre Département d'abord) interpellent leur président Charles-Ange Ginesy dont la collectivité a la responsabilité de la protection de l’enfance.
"En plusieurs occasions, les élus de la Ville de Nice ont appelé votre attention sur cette situation particulièrement indigne (ce campement dangereux et hautement insalubre, NDLR) au titre de la compétence de protection des mineurs qui vous échoit." Ils n'auraient obtenu que des "réactions ironiques et hors de propos".
"Si ces faits étaient effectivement avérés, ils seraient extrêmement graves car il s’agit d’enfants en danger et il y a urgence à agir"
Avant de formuler une grave accusation : d'après ce courrier signé notamment de maître Philippe Soussi et de l'ancienne avocate Martine Ouaknine, "le juge des enfants aurait prononcé plusieurs ordonnances de placement provisoire (…) Or, d’après nos informations, et dans l’attente des précisions que vous voudrez bien nous apporter, le Conseil départemental aurait manqué à ses obligations, et n’aurait toujours pas assuré l’exécution de ces ordonnances."
"Nous n’acceptons pas et n’accepterons jamais que le Conseil départemental demeure indifférent et passif."
Éric Delemar, Défenseur des enfants, adjoint à la Défenseure des droits a été saisi, a-t-on appris.
Ces informations sont-elles toutes exactes ? De quelle manière le Département gère-t-il la situation des mineurs dans ces squats ? Contacté la semaine dernière, la collectivité nous a répondu ce 6 septembre qu'elle n'avait "pas de réponse à apporter". Dans cet article en août, un élu de la Ville de Nice évoquait déjà "un comportement criminel. Une action fautive de la part du Conseil départemental" sur ce dossier. Là encore, ce dernier n'avait pas souhaité répondre aux questions de Nice-Presse…