Depuis son atelier, à Roquebrune, une jeune tatoueuse s’occupe des peaux et des esprits abîmés par les épreuves.
Mathilde Dusart, 29 ans, “et bientôt 30 ! ” est tatoueuse, spécialisée dans la dermopigmentation et le recouvrement de cicatrices, depuis cinq ans maintenant.
Mamelons, cheveux, sourcils… la jeune femme utilise son art pour sublimer les corps, meurtris, abîmés, fatigués. Un métier venu à elle “comme une évidence”.
“En me lançant, je savais déjà que je voulais faire du recouvrement” se souvient-elle. Un passé agité de regrets, puisque la jeune femme, alors âgée de 14 ans, rêvait d’une carrière de danseuse professionnelle.
“Dans mon enfance, j’ai eu beaucoup de soucis de santé. Mon corps me limitait et j’ai dû faire une croix sur la danse”.
“Je me suis réfugiée dans le dessin, et dix ans après je suis devenue tatoueuse”.
“J’ai ouvert mon premier atelier à Valenciennes il y a cinq ans, puis un deuxième à Roquebrune, l’année dernière.”
En parallèle de son atelier de tatouage, elle travaille en collaboration avec la ligue contre le cancer, des associations…
Et si les projets de son salon sont lucratifs, ses activités dans les secteurs médicaux sont, elles, à titre gracieux.
Mais pourquoi tout ce bénévolat ? Pour Mathilde, “il n’y a pas de plus belle rémunération que de voir une femme qui déteste son image se mettre à pleurer de joie”.
Pas seulement un tatouage, c’est aussi une thérapie, un pas vers la rémission et l’acceptation de soi. “Mon principal objectif, c’est d’aider les gens à combattre leurs complexes”.
Intimité
Et chez elle pas de tatouages “à la mode”. L’ensemble de sa clientèle la sollicite avant tout pour passer une étape importante de sa vie.
“Le travail de Mathilde c’est que du bonheur !” En évoquant sa rencontre avec la tatoueuse, la voix de Virginie s’anime d’une certaine énergie. Aujourd’hui heureuse, elle qui, cinq ans plus tôt se découvrait un cancer du sein et de l’utérus.
“La maladie m’a enlevé des parties de moi, c’était très compliqué de vivre dans ce corps”. En attendant la chanson “La Rose et l’armure” d’Antoine Elie, elle a le déclic.
Après sa séance de tatouage avec Mathilde, pour elle, comme plein d’autres, c’est la résurrection.
Pratique
L’atelier d’Ink’victus
30 Rue Grande André Cabasse, Roquebrune-sur-Argens (Var)
Ouvert lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 10h30 à 19h
Et mercredi et samedi, de 10h30 à 17h
06 03 44 16 53
Plus d’informations sur la page facebook du salon