- Vous lisez un épisode de “Saint-Roch, la reconquête de l’Est”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, le magazine qui parle de vous.
Illustre président du Cavigal depuis 2009, en plus de s'occuper désormais de la section basket, Diego Noto revient sur l'histoire et le rôle social du club, qui forme les jeunes niçois dans de nombreuses disciplines depuis 1943.
Comment expliquez-vous ce lien étroit entre le Cavigal et le quartier Saint-Roch ?
Le Cavigal est d'abord né au centre de Nice, à Masséna. Il est le résultat de la fusion de trois clubs. Pendant la guerre, en 1943, les présidents de l'AS Casino, de la Victorine et du Galia Club ont sympathisé et ont décidé de créer un club unique avec le "Ca" de Casino, le "Vi" de Victorine et le "Gal" de Galia Club.
C'est d'abord le football, historiquement lié à Saint-Roch, qui a fait la notoriété du club. Depuis, le basket évolue à la salle Leyrit, le handball à la salle Pasteur, la gymnastique avenue des Diables Bleus, l'athlétisme au stade Vauban… L'ensemble des activités du Cavigal sont réunies à l'Est de la ville.
Avec une particularité forte, la formation des jeunes avant tout…
C'est notre ADN. En 1973, l'équipe première, en football, était montée tellement vite en PHA (désormais Régional 1 mais qui correspondait au National 2 d'aujourd'hui, ndlr) que le club était aux portes de la CFA, qui est l'équivalent de l'actuel National 1.
"Quand un jeune sort du club et n'a pas de métier, nous essayons de lui trouver un emploi, en poussant les demandes"
Cela aurait entraîné une forme de professionnalisation du club, que les dirigeants n'ont pas souhaité à l'époque. Peut-être qu'aujourd'hui, à l'image de Milan, nous aurions deux clubs professionnels à Nice qui se partagent le même stade ! C'est donc à partir de ce moment-là que la politique du club s'est tournée vers la formation et la pré-formation.
Comment le club agit-il pour faciliter l'inclusion des jeunes issus de milieux modestes ?
Nous connaissons ce quartier, du Port à l'Ariane, et ses rouages, mieux que personne. C'est un endroit qui regorge de talents. Les jeunes issus des quartiers défavorisés savent où il vont, contrairement à ceux des milieux plus favorisés, qui n'ont pas forcément besoin de se faire mal dans le sport pour réussir.
Nous aidons également les familles à trouver des logements, grâce aux amis, à la Mairie ou à nos partenaires privés. Quand un jeune sort du club et n'a pas de métier, nous essayons de lui trouver un emploi, en poussant les demandes.
Combien de licenciés le club compte-t-il aujourd'hui ?
Nous sommes 3.500 licenciés au total, avec trois disciplines phares : le basket, le football et la gymnastique (12 au total, avec aussi l'athlétisme, le baseball-softball, le cyclisme, le handball, le ski, le tennis de table, l'omnisports et les "anciens"). C'est d'ailleurs le basket qui compte le plus de licenciés aujourd'hui, 618. La gymnastique est autour des 600 et le football des 550.
Quels sont les grands projets du club pour intensifier encore davantage la formation des jeunes ?
Ce n'est plus comme dans les années 1980, un club a désormais besoin de locomotives pour briller. Le basket en LF2 et le hand en N1 sont des vitrines importantes, tout comme nos résultats en tennis de table. D'ici deux ou trois ans, pour la section basket, nous aimerions avoir notre propre centre de formation agréé. Et puis comme toutes les associations sportives niçoises, de meilleures infrastructures. Il y a un terrain immense à Saint-Roch, mais qui appartient à la SNCF.
La Mairie n'a pour l'instant pas réussi à le récupérer. On espère qu'un Palais des Sports verra aussi le jour dans les années à venir. Ce n'est pas normal que la cinquième ville de France ne soit pas dotée d'un tel équipement.
En 2008, j'avais évoqué avec Christian Estrosi l'idée de le faire au sein du Palais des Expositions. Cela permettrait aux clubs niçois d'avoir une salle avec une grande capacité, en plus d'un dojo, d'un lieu pour le tennis de table, et d'un centre de formation commun à toutes les associations. Un peu à l'image du stade Louis-II à Monaco.