- En partenariat avec Le Sport au Féminin
Marie Prouvensier, Houleye Deme, Lilou Ressencourt et Marina Correia, ont (au moins) un point commun : leur passion pour le sport. Parcours, réussites, ambitions, clichés sur les disciplines féminines… Nice-Presse a échangé avec elles.
Marie Prouvensier, handballeuse
D’origine dijonnaise, Marie Prouvensier fait partie de l’OGC Nice handball depuis 2019. Son amour pour ce sport commence dès son plus jeune âge avant d’intégrer une équipe féminine à ses douze ans.

La solidarité, la convivialité, le dépassement de soi, voilà les valeurs auxquelles la sportive adhère sur le terrain comme en dehors. Après un cursus pôle espoir et centre de formation, la jeune femme pleine de détermination signe son premier contrat professionnel en 2014 à Dijon. Elle enchaîne trois années en équipe de France à Brest avant de venir côtoyer le soleil de la Côte d’Azur.
Pour Marie Prouvensier, le hand a du mal à prendre de l’espace sur la scène sportive, encore plus quand il s’agit d’équipes féminines.
" Même si on tend vers le mieux, nous ressentons toujours ce déséquilibre entre les hommes et les femmes. Notamment dans la médiatisation… Sans parler de l’écart des salaires"
Marie Prouvensier, handballeuse
La "faible médiatisation"des handballeuses à Tokyo montre le chemin à parcourir. "Elles ont été championnes olympiques. Pourtant, le lendemain, c'était Messi en Une de l'Équipe ! Ça fait mal de voir que nous passons au second plan."
Pour cette nouvelle saison, l'athlète espère le top 5 pour son équipe, afin de jouer la coupe d’Europe.
Houleye Deme, footballeuse
Houleye Deme, 21 ans, quitte son Havre natal en 2019 pour venir fouler la pelouse de l’AS Monaco.

La défenseuse centrale et capitaine de l’AS Monaco, débute le foot à son adolescence, vers ses treize ans. " J’ai commencé dans un petit club de quartier. Puis, je suis allée à l’Athletic Club au Havre". Son objectif ? Monter en deuxième division, un niveau professionnel. C'est pour cette raison qu'elle atterrit sur le Rocher.
Tout comme Marie Prouvensier, elle regrette une inégalité entre les équipes féminines et les hommes.
"Nous ne sommes pas prioritaires. J’ai déjà eu le sentiment d’être traitée différemment. Quand on nous donne qu’une moitié de terrain, par exemple, parce que c’est 'suffisant' pour les femmes"
Houleye Deme, footballeuse
Depuis la coupe du monde féminine 2019, une "belle évolution" est à souligner : "Nous avons de plus en plus de remarques positives de la part des hommes. Ça fait plaisir d’avoir de la reconnaissance".
Proche de sa famille, Houleye en a trouvé une deuxième avec les filles de l’AS Monaco. La prochaine étape est de passer en division 2 !
Lilou Ressencourt, nageuse
Depuis 2018, Lilou Ressencourt appartient à l’Olympique Nice Natation. À seulement 18 ans, elle a "quitté" sa famille pour vivre sa passion.

Son histoire avec la natation commence dès sa tendre enfance. Véritable poisson dans l’eau, elle n’en est jamais sortie. Lilou Ressencourt, démarre le haut niveau à ses treize ans. Elle intègre un an plus tard le pôle France de Nice avec tout le soutien de ses parents.
Persévérante dans l’âme, elle mène un double projet en suivant un cursus "gestion des entreprises et des administrations" à la fac Côte-d’Azur.
À l’inverse de Marie Prouvensier et de Houleye Deme, la nageuse pense que dans son domaine, les femmes et les hommes sont sur un pied d’égalité.
"Tout est une question de niveau. Plus nos résultats sont bons, plus nous sommes médiatisées. Peu importe notre genre !"
Lilou Ressencourt, nageuse
Même si, dans son sport, elle ne ressent pas de différence, elle pointe du doigt le manque de lumière sur d'autres athlètes. Des évènements comme les Jeux Olympiques contribuent à "mettre en avant les exploits féminins" mais "il est nécessaire de continuer cette médiatisation même après".
"Cette année, pour la première fois aux Jeux, le 1.500 mètres a été autorisé aux nageuses"
Lilou Ressencourt
Désormais, la spécialiste du 200 mètres papillon a dans sa ligne de mire les JO 2024.
Marina Correia, longboardeuse
Impossible de louper Marina Correia sur la promenade des Anglais. Chaussettes remontées, la Cap-Verdienne de 23 ans est toujours sur sa planche.

C’est à ses quatorze ans que Marina Correia arrive à Nice. "Autodidacte", elle pratique le longboard dancing freestyle, un mélange de danse et de figures.
En janvier 2021, tout bascule, elle devient championne du monde de freestyle dancing et connait une forte médiatisation. Titre en poche, elle porte des combats comme "la lutte contre le racisme, le féminisme". Pour la jeune femme, ce sport commence à connaître une réelle visibilité.
Le problème, ici, reste "l’image stéréotypée de la femme":
" Les publicités alimentent ce cliché de standard de beauté. Ce sont souvent des mannequins qui sont contactées mais le longboard n’est pas un accessoire de mode. C’est un sport ! "
Marina Correia, longboardeuse
La championne revendique la diversité. " Il n’y a aucun critère pour faire ce sport. Femmes, hommes, jeunes, moins jeunes, tout le monde peut en faire".
Cette discipline a radicalement changé sa vie. "Le fait de maîtriser quelque chose et d’être reconnu pour m'a beaucoup renforcée."
La longboardeuse à plusieurs projets. Elle prépare des collaborations avec des marques, poursuit ses études en langues étrangères appliquées… et surtout skate, encore et toujours.