Chants, danses et surtout contestation. Mercredi 22 mars, un jour avant la neuvième journée de grève contre la réforme des retraites, quelques manifestants faisaient déjà bloc. On vous raconte.
"Hasta la victoria siempre !" Dans le microphone résonnent les maximes de Che Guevara et autres dictons révolutionnaires. Ce matin, dix heures, ils sont entre 200 et 300 sur le parvis de Thiers.
La tension monte, depuis le rejet de la motion de censure, les mobilisations se multiplient en France, et dans les rues de notre ville.
Devant la gare de Nice-Ville, l'ambiance est plutôt légère, rythmée par une troupe de musiciens qui interprètent des chants de lutte, au son des mandolines et des accordéons.

"C'est historique, je n'ai jamais vu autant de gens mobilisés" souligne une vieille dame dans la foule. "Hâte de voir ce que ça va donner demain".
Et justement, dans le dictaphone, un militant lance "Demain aura lieu la plus grosse manifestation jamais vue à Nice !" accompagné par les acclamations de l'assemblée.


Sous les auvents de la gare, les prises de paroles s'enchaînent, entre les caisses de grève et les stands de nourriture improvisés. "On va monter à Paris, et on gagnera ! Pour réformer ces institutions qui bafouent le peuple".
Avec un chasuble de la CGT, Céline Petit, secrétaire générale adjointe, s'avance à son tour. "Voici plus de huit semaines que nous sommes en lutte, aujourd'hui nous pouvons être fiers d'être aussi nombreux".
Il est 11 heures passées quand les manifestants s'engouffrent dans l'enceinte de la gare.
Carine, 20 ans et présidente de l'Union Lycéenne Syndicale, assure que ce n'est pas leur "première ni dernière action, loin de là ! On est présents dans toutes les manifs, on essaie de mobiliser un max de jeunes".

Quatre voies sont bloquées, les trains bien forcés de rester à quai. À l'intérieur, les passagers s'impatientent. Un faux Emmanuel Macron est symboliquement placé sur les rails…

Le blocage sera d'ailleurs "fermement dénoncé" par le maire, Christian Estrosi.


Mais les militants ne seront restés en tout qu'une vingtaine de minutes. Vers midi, le petit cortège se décide finalement à investir l'avenue voisine, où le mouvement se dispersera au bout d'une heure. Tous promettent de se retrouver, jeudi.
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