Nichée en haut du boulevard de la Madeleine, Sainte-Marie-Madeleine est l’une des plus anciennes églises de Nice-Ouest. Érigée au début du XVIIIᵉ siècle dans le pur style baroque azuréen, elle fait encore aujourd’hui l’objet d’une restauration portée par la Ville, pour lui redonner son éclat originel.
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Sur les hauteurs de la Madeleine, la façade claire surgit d’entre les arbres, coiffée de son clocher aux tuiles vernissées. Un passage, quelques marches, et on entre dans un autre temps. Celui des campagnes niçoises d’autrefois, quand ce quartier n’était encore qu’un hameau aux portes de la cité.
Sainte-Marie-Madeleine veille depuis plus de trois siècles, humble mais fière. Dans la pénombre fraîche, un parfum d’encens flotte encore, les dorures s’allument au rythme des bougies, et les silhouettes de la Vierge et de la sainte patronne scrutent les fidèles.



« C’est la plus ancienne église de Nice-Ouest » souligne l’abbé Hervé Asparre, heureux de voir sa paroisse retrouver peu à peu son éclat, grâce aux travaux de restauration. « On retrouve des tableaux remarquables datés de l’origine du bâtiment. Le retable de Notre-Dame du Rosaire, du XVIIIe siècle, et un très beau panneau de la Sainte-Famille du XIXe. »
Joyau baroque
Les statues, plus récentes, évoquent la piété populaire. Sacré-Cœur, Jeanne d’Arc, et bien sûr Marie-Madeleine, patronne du lieu, représentée avec sa tête de mort, symbole de pénitence et de méditation sur la finitude humaine.
Au fil des siècles, l’église a changé de visage. Péristyle dessiné en 1869 par l’architecte François Aune, portique d’entrée et surélévation au début du XXe, reconstruction après le bombardement du 4 août 1944. Ravalements, extensions, reprises de toiture, chaque époque a laissé sa trace.



Aujourd’hui encore, la restauration se poursuit. « La Ville a rénové la chapelle du Sacré-Cœur, puis le chœur. Les travaux continuent. » Dans le silence du sanctuaire, les détails retrouvent de l’éclat, les pigments se réveillent… Car Sainte-Marie-Madeleine n’est pas un musée, c’est une église de quartier vivante, lieu de prières, de baptêmes et de messes familiales. « On sent l’histoire, mais aussi la proximité avec les gens. Elle a traversé les siècles et elle continue d’avancer avec eux. »


