Sous la majestueuse serre du Parc Phoenix, l’une des plus grandes d’Europe, la végétation luxuriante côtoie des pensionnaires au parcours singulier. Le parc niçois est devenu, au fil des ans, un refuge essentiel pour les animaux abandonnés, saisis ou délaissés par les cirques. Rencontre avec Jean-Michel Meuriot, le directeur des lieux…
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« Quand vous passez les portes du Parc Phoenix, vous entrez dans un autre monde » sourit Jean-Michel Meuriot.
Ce lieu unique, étendu sur 7 hectares à l’entrée de la Promenade des Anglais, abrite une biodiversité étonnante, avec plus de 3000 espèces végétales et une faune variée. Cocotiers, palmiers argentés, arbres du voyageur et pandanus s’élèvent dans une serre spectaculaire de 25 mètres de haut.
Sauvetage plutôt qu’euthanasie
Mais derrière cette image de carte postale, le Parc Phoenix joue un rôle vital dans la protection animale. « Depuis plusieurs années, notre vocation de refuge s’est affirmée » explique Jean-Michel Meuriot. Soutenu par le ministère de l’Environnement, il s’apprête à intensifier ses missions d’accueil.
« D’ici à 2028, les cirques n’auront plus le droit de présenter des animaux sauvages. Beaucoup vont se retrouver sans structure adaptée. Nous avons anticipé en construisant deux annexes pour recueillir progressivement ces pensionnaires, notamment des perroquets et des serpents. »
Chaque année, le site reçoit aussi des animaux issus de saisies douanières ou abandonnés par leurs propriétaires. « C’est soit nous, soit l’euthanasie » soupire Jean-Michel Meuriot. « Nous venons de récupérer des petits lémuriens âgés, du Marineland. Plus personne n’en voulait car ce sont des mâles, incapables de se reproduire, donc sans aucune valeur marchande. Ici, ils termineront leur vie paisiblement. »
Populaire et familial
Cette démarche s’inscrit dans une philosophie éducative. « Sensibiliser le public au sort de ces animaux, c’est essentiel. Regardez ce qui s’est passé à Marineland. On ferme le site, mais on ne prévoit rien pour les orques. Résultat, personne ne sait plus quoi en faire. Nous, nous essayons justement d’anticiper ces situations. »
Avec 360.000 visiteurs chaque année et près d’un million d’euros de recettes annuelles, le Parc Phoenix séduit une clientèle internationale et familiale. L’entrée gratuite pour les moins de douze ans accentue encore l’aspect convivial du lieu.
Une cinquantaine d’employés à temps plein s’occupe de maintenir cet espace remarquable : soigneurs animaliers, jardiniers, équipes commerciales ou encore agents de sécurité. Chacun contribue à l’accueil optimal de ces nouveaux protégés.
« Le parc est né pour rééquilibrer l’urbanisation intense de l’Arénas. Depuis, notre vocation n’a cessé d’évoluer, et notre rôle social aussi. »