Une nouvelle étude confirme les effets néfastes du papillomavirus sur la santé masculine. Un homme sur cinq serait porteur d'une forme "à haut risque" de ce virus à l’origine de nombreux cancers.
Le papillomavirus humain (HPV) est l'une des infections virales les plus courantes chez les femmes. Pourtant, une nouvelle étude, publiée dans la revue The Lancet, remet en question l'idée préconçue selon laquelle ce virus affecterait principalement la gent féminine.
Cette dernière révèle que 31 % des hommes sont porteurs de cette maladie. Dans les colonnes du Parisien le 18 août, Emmanuel Ricard, médecin de santé publique et délégué prévention de la Ligue contre le cancer, a souligné l'importance de mettre l'accent sur la vaccination des jeunes garçons.
Quelles complications peut engendrer le papillomavirus ?
"90 % des personnes qui rencontrent le papillomavirus vont l’éliminer naturellement, mais 10 % vont le garder de manière chronique. Le risque est de développer des lésions précancéreuses, ou un cancer", explique Emmanuel Ricard.
Outre le cancer du col de l’utérus chez la femme, plusieurs cancers masculins, comme celui du pénis, de l’anus et de la sphère ORL, sont liés aux HPV. "On doit aussi au virus certaines verrues génitales, qui sont loin d’être anodines. En fait, tous les HPV ne se « valent » pas. Il existe 200 sous- types : une douzaine va donner des cancers, d’autres des verrues, d’autres rien du tout", alerte le spécialiste.
De nouveaux moyens pour tenter de l’éradiquer
Face à la propagation du papillomavirus, le gouvernement a choisi de mettre en place une nouvelle campagne de vaccination pour les élèves de 5ème. À l’image de ses homologues anglophones et scandinaves.
Une initiative applaudie par Emmanuel Ricard qui rappelle également l’importance d’une prise en charge financière complète de ce vaccin. "L’autre avantage de la vaccination scolaire est la prise en charge à 100 % de l’injection. Car, en médecine de ville, elle n’est que de 65 %. Quand on sait que la dose coûte 136 euros et qu’il en faut deux, voire trois selon l’âge, c’est évidemment un frein, encore plus dans un contexte où les ménages rognent sur l’alimentation", précise-t-il.
En prenant conscience de l'ampleur de l'impact du papillomavirus chez les hommes, il devient impératif de briser les croyances courantes et de mettre en place des mesures de prévention adaptées.
La vaccination des garçons dès leur plus jeune âge, associée à une prise en charge financière complète, est un moyen essentiel pour lutter contre les complications graves que peut engendrer ce virus.