"Ici, c'est carrément mieux": Niçois et touristes, venus en passionnés ou en curieux, ont apprécié dimanche la dernière étape du Tour de France, entre ambiance détendue et odeur de crème solaire.
Dans une ville pavoisée de jaune, où la Grande Boucle se termine pour la première fois de son histoire en raison des JO à Paris, les spectateurs de tous âges se sont massés toute la journée, en famille ou entre amis, tout au long du parcours, sous une chaleur moite et un ciel qui s'est progressivement éclairci. Selon la préfecture, ils étaient 150.000 sur le parcours, dont 120.000 à Nice.
Grégory Mesly, 45 ans, habitant d'un quartier proche du port, est venu avec son fils de 6 ans : "On n'est pas des passionnés mais c'était l'occasion. Et ça permet de faire rayonner la ville, les regards sont tournés vers nous".
Passionnés, Justin Menge, Sud-africain de 83 ans, et son fils Paul, 47 ans, le sont en revanche complètement : venus visiter des proches en France, ils ont assisté à cinq étapes cette année et apprécient de clôturer à Nice.
"Chaque année, il y a Paris et le sprint final. Mais regardez ici, on ne peut pas faire mieux", s'enthousiasme le père qui soutient son compatriote Louis Meintjes mais admire aussi Tadej Pogacar, malgré les questions soulevées par son ultradomination cette année.
"Il y a trop de contrôles pour que les performances soient suspectes. Les années Armstrong sont finies", assure-t-il. Une confiance confirmée par l'immense clameur qui a accompagné le passage du maillot jaune en fin d'après-midi, sur le passage de sa 6e victoire dans ce Tour 2024 et de son 3e couronnement.
"On le saura après si Pogacar est propre. Il y a toujours un doute qui traine mais il est beau à voir courir", déclare Estelle Bouhier, clerc de notaire de 51 ans qui a travaillé quatre ans sur la caravane du Tour dans sa jeunesse, venue du Pas-de-Calais avec son mari et leur fille de 15 ans.
"La sécurité est vraiment bien gérée"
En vacances sur la Côte d'Azur, ils ont un peu hésité avant de venir : "On avait des craintes pour la sécurité, avec ce qui s'est passé à Nice (NDLR : le 14 juillet 2016, un attentat avait fait 86 morts sur la Promenade des Anglais) et les JO qui arrivent. Mais dès l'arrivée à la gare, on a été rassuré. La sécurité est vraiment bien gérée", explique-t-elle.
Derrière eux, le logo #IloveNice qui trône avec sa vue sur la "Prom'" a été repeint en jaune et, en contrebas, des centaines de personnes bronzent sur la plage de galets ou jouent dans l'eau, indifférentes au tumulte juste au-dessus. Mais les deux mondes communiquent : au fur et à mesure de l'après-midi, les tee-shirts à pois se multiplient sur la plage, tandis qu'apparaissent des spectateurs aux cheveux mouillés, portant serviettes et bouées.
Dans la foule, certains touristes, juste venus visiter Nice, n'étaient pas au courant de l'événement. Maria, designer américaine de 43 ans arrivée samedi pour deux jours, s'avoue un peu perdue. "Mettez-vous là, la caravane va arriver, vous allez avoir des cadeaux", lui lance un bénévole.
Charlotte Malling, employée municipale danoise de 39 ans, est aux premières loges avec sa famille : ils ont loué un appartement sur le quai des Etats-Unis, emprunté par les coureurs juste avant de débouler sur la Promenade des Anglais.
"On était à Paris il y a deux ans pour voir Jonas Vingegaard gagner. Ici, c'est carrément mieux. C'est plus relax, et puis le contre-la-montre c'est plus sympa, ça dure toute la journée", se réjouit-elle, même si, cette année, le Danois n'a rien pu faire face à Pogacar qui "a été plus fort et mérite sa victoire".
Seul problème, la fête organisée samedi soir sur ce quai a fait vibrer l'appartement pendant des heures. Mais elle a surtout fait vibrer Nice, avec un spectacle très réussi de drones lumineux et de feux d'artifice devant quelque 60.000 personnes, selon la préfecture.