En quelques jours, des policiers nationaux niçois ont été violemment agressés par deux fois. Une illustration de la crise d'autorité qui touche aujourd'hui le pays et les hommes et femmes en uniforme.
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"Il n’y a pas une semaine sans qu’un policier ne soit blessé au cours d’une intervention", nous confiait un membre de la Police nationale ce lundi matin. Il faut dire que l'actualité est particulièrement rude pour elle. Commençons par l'attaque la plus récente.
Elle concerne des agents qui n'étaient pas en service au moment des faits. Dans le Vieux-Nice, juste à côté du Palais de Justice, dans la nuit de jeudi 12 au vendredi 13 décembre, deux fonctionnaires ont été passés à tabac par plusieurs individus.
La scène, filmée par une riveraine, montre deux hommes se faisant rouer de coups, l'un étant même allongé sur le sol, pendant que d'autres personnes tentent de s'interposer. Cité par France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'un d'eux assure avoir été frappé "en sa qualité de policier", puisqu'il avait clairement mentionné sa fonction aux assaillants.
Des agresseurs rapidement interpellés
Cinq agresseurs présumés, connus de la justice, ont été interpellés par la BAC. Âgés de 27 à 34 ans, ils ont été déférés samedi 14 décembre et passeront en comparution immédiate. Ils seront jugés en ce début de semaine "pour des faits de violences aggravées sur des fonctionnaires de police." Les réquisitions de placement en détention provisoire n'ont en revanche pas été suivies. Les suspects restent libres, sous contrôle judiciaire.
Les victimes sont, elles, passées par l’hôpital Pasteur. Elles en sont sorties avec quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT). Un bilan douloureux qui rejoint celui de trois collègues, eux aussi violentés par une petite bande. Une agression qui a eu lieu le dimanche 8 décembre, dans le quartier Libération.
2 ans et 8 mois de prison ferme pour les coupables
Appelés pour une intervention au départ banale sur la voie publique, les fonctionnaires ont été pris à partie. Une policière a reçu un coup de poing, puis a été tirée par les cheveux, avant de subir à nouveau une pluie de coups. Son confrère a lui été touché avec des béquilles.
La première agente a ressenti des douleurs au dos et est blessée à la main droite. Le second est touché aux poignets, aux cervicales, au tibia, au dos et au coude. Deux hommes et une femme ont été arrêtés et placés en garde à vue pour "violences sur personne dépositaire de l’autorité publique" et "rébellion". Les gardiens de la paix ont porté plainte. Deux suspects ont été condamnés à respectivement deux ans et huit mois de prison ferme.
Gravissime symbole à l'Ariane
On voit qu'aucun secteur n'échappe à ces événements. Le Vieux, Libération, des cités précaires, des quartiers très distincts et qui représentent des lieux historiques, touristiques et sensibles, mais pas épargnés par ces faits.
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L'incident n'avait pas fait la Une des médias - hormis sur Nice-Presse - mais il n'en reste pas moins gravissime : un simple contrôle a rapidement dégénéré début octobre à l'Ariane.
Des individus se sont rassemblés pour encercler et menacer des agents des forces de l'ordre : rapidement, deux équipages s'étaient fait encercler par des jeunes (une vingtaine…), puis cibler par une pluie de projectiles.
Impossible pour les fonctionnaires de se dégager sans grenades lacrymogènes. Heureusement, aucun d'entre eux n'avait été blessé. Les voitures sérigraphiées avaient dû rebrousser chemin. La loi s'applique-t-elle encore partout à Nice ?