Véritable fléau de nombreux quartiers, le trafic de drogue est difficilement contrôlable par les autorités. À Nice une procédure a été mise en place par le parquet pour viser une catégorie de personnes qui y participent : les guetteurs. Explications.
Depuis le mois de janvier 2021, la police niçoise dispose d'une nouvelle procédure mise à sa disposition. Cette dernière a pour but de lutter contre les guetteurs, aussi appelés les "choufs", ces personnes souvent mineures qui alertent lorsque les forces de l'ordre patrouillent.
« L'objectif est de donner un cadre juridique aux services de police [et de] ne pas donner le sentiment qu'on ne fait rien contre ces guetteurs qui facilitent le trafic et sont auteurs de nuisances dans les quartiers »
Jean-Philippe Navarre, premier vice-procureur de la République, dans Le Figaro
Seulement ces pratiques ne sont pas considérées comme un délit. Un cadre juridique est donc donné pour que les policiers puissent dresser un procès-verbal à propos du guetteur.
Ils peuvent aussi lui confisquer son argent, au-dessus d'une certaine somme, si la provenance n'est pas justifiée, tout comme le matériel employé (talkie-walkie ou téléphone par exemple).
Quel bilan de cette procédure ?
Généralement classée sans suite, cette procédure permet de conserver une trace de l'individu dans la base de données. Lors d'une comparution, des poursuites plus fermes peuvent être engagées, puisqu'il y aura eu des antécédents.
« Ca permet de taper au portefeuille. On trouve parfois plusieurs centaines d'euros dans leurs pochettes, plusieurs jours de paie. S'ils ne sont pas capables de justifier leur provenance, on confisque. Pour eux, ça fait mal »
Un policier niçois, dans Le Figaro
Cette action semble porter ses fruits puisque, depuis sa mise en place, les forces de l'ordre ont dressé une soixantaine de procès-verbaux et confisqué près de 32.000€.