À Nice, on entend souvent parler des étals du cours Saleya ou de la Libé. Et pourtant, d'autres marchés sont tout aussi intéressants. Et si on allait faire un tour vers celui du Ray-Gorbella ?
Il fait partie de ceux qui se font discrets, mais qui cachent un véritable charme. Au nord de la ville, sur la place de la fontaine du temple, on retrouve le marché du Ray-Gorbella. Ici, pas des magnets, de nappes avec des motifs locaux, ou encore de bain de touristes…
Dans ce lieu convivial, une dizaine d'étals permettent aux habitants du quartier de faire leurs petites emplettes. Au programme : des fruits, des légumes, des fleurs, de la socca, des poulets rôtis ou encore des pans-bagnats… Rencontre avec ceux qui le font vivre.
Stands familiaux
Sophie Roatta est maraîchère en famille. "On peut presque dire que je suis née ici ! Mes parents ont tenu un banc en 1964 et mes grands-parents étaient au cours Saleya dans les années 1950. Il y a cinq générations en tout !"
"J'ai beaucoup de souvenirs sur cette place. Avant, on était au moins une trentaine. C'était très vivant". Aujourd'hui, la relève est assurée. Sophie travaille avec sa sœur, ainsi que son fils et son neveu.
Concernant l'évolution du repaire, "on a été un peu délaissés en comparaison avec d'autres marchés niçois. Il manque beaucoup de choses… comme un fromager par exemple. Ce n'est plus le marché vivant que l'on avait à l'époque".
Néanmoins, il faut souligner qu'un petit dynamisme s'est relancé depuis quelques temps. "Des efforts ont été faits cette année, notamment avec l'adjoint au maire Franck Martin. De nouveaux commerçants sont arrivés, comme Papa Socca et la rôtisserie". Avec les siens, toujours, "on se donne du mal pour que ça fonctionne, on y tient".
Un peu plus loin, Philippe Massi vend des fleurs depuis trente-trois ans. Il rembobine : "c'était une grande majorité de marchands de fruits et légumes, auparavant. Ils étaient dix/douze. C'était centralisé ici. Il y avait aussi un fleuriste, un boucher, un poissonnier… Les gens venaient pour la bouffe".
Ce fleuriste, de père en fils, fait également partie de ceux qui ont connu l'arrivée de la ligne 1 du tramway dans le quartier, sous le mandat de maître Peyrat. "On a été délocalisés à Saint-Sylvestre pendant un temps, puis on est revenus".
Au fil des années, "la fréquentation s'est appauvrie. Des boulangeries ont fermé dans le quartier, des commerçants sont partis, il y a aussi des difficultés pour se garer… Les gens vont à Libération et restent moins par ici". Toutefois depuis trois/quatre mois, "il y a des nouveaux marchands qui sont arrivés. Ça se redynamise, la place redevient plus animée".
En revanche, s'il y a bien une chose qui ne change pas ici, c'est le côté chaleureux. "On se connaît tous, avec les autres marchands et les clients. Je me suis occupé des fleurs pour la naissance de certains, le mariage d'autres… C'est une très bonne ambiance !"
Parmi les petits nouveaux, Tania Garaba. "On propose des fruits et légumes, des œufs de Roquefort-les-Pins, des huiles de la famille Rouge à Saint-Blaise. On travaille avec beaucoup de produits locaux".
Arrivée il y a maintenant un mois, elle est ravie. "C'est sympa, il y a un bon climat. Ici, on a une clientèle typiquement niçoise, c'est très plaisant !". Tout le monde est sur place du mardi au dimanche, de 7h jusqu'à 12h30.
Et le marchand de pan bagnat.… Le meilleur de Nice.… Il attire les gens sur le marché