L'école Simplon en partenariat avec Meta, maison-mère de Facebook, lance l'Académie du métavers à Nice.
Le 5 décembre, les étudiants ayant réussi les épreuves de sélection intégreront la structure.
Véronique Saubot, directrice générale de Simplon et Laurent Solly, vice-président Europe du Sud de Meta, font le point avec Nice-Presse.
Qu'est-ce que c'est, ce métavers ?
Laurent Solly : C'est la création d'espaces digitaux en réalité virtuelle qui permettent de réaliser de nouvelles expériences à la fois immédiates et immersives.
Mais aussi de recréer dans une vie virtuelle ou de réalité augmentée, des expériences que l'on peut avoir dans la vraie vie.
Chez Meta, nous pensons que ces nouvelles technologies, qui se développent depuis de nombreuses années, vont structurer la grande rupture de l'Internet.
Elles vont être à l'origine d'une nouvelle utilisation beaucoup plus innovante (de toutes les expériences numériques et sociales) dans les cinq à dix années qui viennent.
Pourquoi ouvrir l'Académie du métavers à Nice ?
Laurent Solly : L'innovation numérique n'est pas limitée à quelques grandes capitales internationales ou des centres mondiaux comme la Silicon Valley.
Il y a eu une telle diffusion numérique depuis quinze ans, qu'aujourd'hui toutes les grandes agglomérations et métropoles ont la capacité de recréer des écosystèmes.
On le voit beaucoup dans notre pays. Par exemple, ici, on a des écoles, des start-up, un incubateur… Le numérique a cet avantage : on n'a pas besoin d'être physiquement à Londres ou à Paris pour apprendre. Il y a une dimension territoriale extrêmement forte.
Je suis persuadé que l'on va voir naître de grandes entreprises de la tech mondiale dans le Sud de la France.
"Le numérique permet à des talents d'émerger avec moins de barrières"
Comment s'organise cette Académie ?
Véronique Saubot : Pour notre prochaine formation qui débute le 5 décembre à Nice, on a 56 personnes qui ont postulé, pour vingt places. On doit donc faire une sélection.
On forme les apprenants pendant une période intensive de trois à quatre mois.
Ensuite, on les place dans des entreprises en alternance ou en contrat de professionnalisation pendant quinze mois. La formation porte sur le besoin des entreprises qui se lancent dans le métavers.
On les forme à devenir des concepteurs développeurs d'applications immersives. C'est une certification reconnue par l'État.
Ils seront responsables de toute la chaîne de conception et de développement d'une application.
Cette formation est-elle vraiment accessible à tous ?
Laurent Solly : Dans ce projet que porte Simplon avec nous, il y a aussi une dimension sociale. On s'adresse à un public particulier avec une volonté d'inclusion.
Cette formation est gratuite. On peut la trouver ailleurs en France mais ici, elle n'est pas payante.
On veut aussi avoir le plus de personnes possible qui n'ont pas forcément un parcours scolaire habituel. Dans le processus de sélection, Simplon ne demande pas un CV mais une expérience, une motivation…
Le numérique permet à des talents d'émerger avec moins de barrières.
Véronique Saubot : C'est vraiment la philosophie Simplon. C'est notre ADN.
D'ailleurs nos partenaires principaux qui nous envoient des apprenants, c'est souvent Pôle Emploi, la Mission Locale, les associations, et quelques écoles.
Nice candidate pour devenir Capitale européenne de la culture 2028 en mettant en avant le numérique. Quelle est l'importance ?
Laurent Solly : Il y a un lien très fort entre la culture, le patrimoine et le numérique.
C'est très complémentaire même si cela ne se substitue pas. Rien ne remplacera la visite d'un grand musée, d'un site historique, ou de l'atelier d'un artiste.
En revanche, c'est un accès plus direct pour certaines populations, c'est aussi pour les artistes une façon d'exprimer et de diffuser leur talent.
Le développement culturel passe aujourd'hui par le numérique, et plus tard, par le métavers.