Une note envoyée au parquet de Nice par Tracfin pourrait bien relancer une enquête de longue date visant l’oligarque russe Souleïman Kerimov. On vous explique tout.
Un milliardaire russe, quelques villas azuréennes luxueuses et surtout des suspicions de blanchiment d’argent. Voilà en quelques mots comment résumer l’affaire Kerimov.
Déjà visé par des sanctions européennes en raison de la guerre en Ukraine, l’oligarque pourrait avoir de nouveau affaire à la justice française.
La cellule française anti-blanchiment Tracfin a fait parvenir au parquet de Nice, en juin dernier, une note à propos Souleïman Kerimov.
Une information révélée par Le Monde et confirmée le 2 août à l’AFP par le Parquet.
Le sénateur et milliardaire russe serait, selon la note Tracfin datée du 10 juin, le véritable bénéficiaire de quatre villas situées sur la Côte d’Azur détenue depuis 2020 via des sociétés écrans.
La “villa Hier”, à Antibes, aurait notamment été acquise pour un montant de 35 millions d’euros. Loin des 127 millions réellement versés.
“Blanchiment aggravé”
Une information susceptible de relancer une enquête ouverte en 2014 en raison de possibles mouvements d’argent liquide.
Une procédure avait alors été déclenchée pour “blanchiment aggravé mettant en cause Souleïman Kerimov et son entourage” a rappelé le Parquet, précisant que le principal intéressé n’était pas mis en examen à l’heure actuelle.
Plusieurs protagonistes locaux — notaires, agents immobiliers, avocats… — avaient alors été mis, eux, en examen.
En 2017, lors de l’interpellation du milliardaire à l’aéroport de Nice, la justice estimait qu’entre 500 millions et 750 millions d’euros étaient entrés clandestinement dans l’Hexagone.
En avril dernier, Radio France affirmait dans une enquête que la fille de Souleïman Kerimov, Gulnara Kerimova, apparaissait au registre du commerce et des sociétés comme la propriétaire de plusieurs villas du cap d’Antibes suspectées d’appartenir à son père.