Nice-Presse vous dévoile quelques passages choisis, à la veille de la parution de l'ouvrage, très attendu à droite, dans toutes les bonnes librairies.
Extraits - À découvrir ce jeudi 26 janvier, le livre David Lisnard, Le réveil de la droite propose de plonger dans les coulisses, auprès d'un très populaire maire de Cannes dont l'envergure devient nationale. Le tout sous la plume de Quentin Hoster, rédacteur-en-chef chez Valeurs Actuelles, qui l'aura suivi pendant deux ans.
Alors que l'édile et son journaliste embarqué pour ce récit très autorisé s'interrogent sur l'avenir de la France en pointant ses scléroses, quelques portraits au vitriol ne manqueront pas de faire sourciller en terres maralpines.
Rhabillés pour l'hiver, le patron de la Région et son allié le maire de Nice. Entre autres chapitres croustillants dans un bouquin enlevé qui se dévore vite. Que la destinée Lisnard nous intéresse réellement de prime abord, ou pas vraiment.
Estrosi, candidat à tous les postes
C'est l'un des "personnages" les plus maltraités par le récit. Il n'y a pas une ligne à son sujet qui ne soit dégradante. Il faut dire que Christian Estrosi, on s'en souvient, a tenté de barrer la route de David Lisnard vers la présidence de l'association des maires de France (AMF) en 2021.
Quentin Hoster rappelle ici "l'inimitié ancienne" qui existe entre les deux hommes. "Les gesticulations de Christian Estrosi ne sont pourtant que les rouages apparents d’une machinerie bien plus complexe, orchestrée depuis l’Élysée, pour empêcher la figure montante de la droite de rafler l’institution transpartisane et peu docile qu’est l’AMF" accuse-t-on dans le bouquin.
"En service commandé, quelques préfets ne se sont pas empêchés non plus de passer des coups de fil aux récalcitrants. Le scandale passe pourtant inaperçu".
L'auteur y dénonce "clientélisme" et "désinformation". Lisnard remportera le match. Mais l'édile niçois n'est pas pour autant oublié au cours des pages suivantes.
Il est, là, accusé d'avoir géré la Région de manière "inéquitable", "inondant Nice de cash" — après des années de boycott socialiste, faudrait-il préciser.
Ici, d'être candidat à tous les postes… très éloignés de Nice : "il se verrait bien à Matignon, à l'ambassade de France en Israël ou président d'honneur de la compagnie Air France, chez qui il a postulé".
"De toute façon, il ne passe plus tant de temps dans sa ville qu'à Paris, où il a fait installer pour y séjourner des bureaux de la Métropole". Dans les faits, Christian Estrosi rejoint la capitale deux jours chaque début de semaine, quand il est à Nice le reste du temps, dans ses habits de maire, de très tôt le matin à très tard le soir.
Il y est aussi dépeint comme une girouette ("prêt à soutenir Macron ou la droite, s'il voit que les vents lui sont plus favorables. Souvent Estrosi varie, et bien fol qui s'y fie") peu fiable pour ses alliés, puisqu'il est raconté qu'un communiqué, finalement jeté, avait été rédigé pour qu'il puisse se désolidariser de Renaud Muselier après son score mitigé au premier tour des régionales 2021.
Muselier "préfère le Front (national) à la NUPES"
En voilà un autre qui passe à la sulfateuse.
On sait que le mépris entre David Lisnard et Renaud Muselier est total, puisqu'ils se sont même récemment affrontés devant les tribunaux.
À Quentin Hoster d'exprimer cette franche détestation en sortant quelques dossiers.
Le patron de Provence-Alpes-Côte d'Azur ? Un adepte de la "magouille", "gueulard", "clientéliste", maniant prétendument l'arme de la subvention pour et contre les élus locaux.
Celui qui a fait du combat contre l'extrême droite l'un des marqueurs de sa vie politique ("ce Jean Moulin des temps modernes" persifle l'auteur) est aussi traité d'hypocrite.
Pire passage : "Né avant la honte, ce barrage humain face au retour des heures sombres (ici, le candidat du RN Thierry Mariani, flatté par les sondages, NDLR) se lâchera plus tard en privé, devant témoins, au sortir de la campagne législative : 'Moi, je l’aime bien Zemmour. Et puis j’ai toujours préféré le Front à la Nupes !'."
David Lisnard, Le réveil de la droite, Telemaque (21 euros)