Vice-présidente du Département des Alpes-Maritimes et nouvelle déléguée de l’Union des droites pour la République (UDR) dans la VIe circonscription, Carine Papy assume avec conviction dans Nice-Presse Dimanche son soutien sans faille à Éric Ciotti et détaille ses priorités : sport pour tous, soutien aux associations, équipements dans les moyen et haut-pays.
Vous avez été évincée du « gouvernement municipal » (majorité, délégations) de Cagnes-sur-Mer après avoir annoncé votre soutien à Éric Ciotti. Comment l’avez-vous vécu ? Certains évoquent votre changement de cap…
(Elle coupe) Mais je n’ai jamais changé de crémerie ! J’ai toujours été proche d’Éric Ciotti. C’est un secret de polichinelle, des attaques pour faire le buzz. J’ai tout simplement demandé à rencontrer Louis Nègre pour un échange franc sur la situation locale. Je lui ai indiqué que je soutenais publiquement Éric Ciotti pour la mairie de Nice et la présidence de la Métropole. Ce n’est pas un revirement. Je partage ses valeurs et ses orientations depuis toujours ! Louis Nègre a pris acte de ma décision…
N’est-ce pas une opposition au maire actuel, à quelques mois des élections ?
Non. J’ai travaillé des années avec lui et j’ai beaucoup appris. Il est fidèle à Christian Estrosi, moi, j’ai toujours été fidèle à Éric Ciotti. Ce n’est pas une attaque, c’est l’affirmation claire de mes convictions.
Vous insistez sur cette notion de fidélité. Vous suivez un homme ou un cap politique ?
Un cap, clairement. Je suis très remonté sur le plan national. Sécurité, justice, économie qui libère l’entreprise, baisse des charges et des impôts, simplification… Je suis alignée avec la politique qu’incarne Éric Ciotti à 100%. Et c’est aussi un excellent gestionnaire. Quand il a présidé le Département, il a redressé une situation financière très compliquée, par des décisions courageuses. Il ferait un excellent président de la Métropole niçoise. C’est un fédérateur, qui serait à l’écoute des maires.
Votre position au Département, piloté par des élus Les Républicains, a-t-elle été fragilisée depuis votre annonce ?
Non. Charles-Ange Ginésy a mis en place une majorité locale au service des Maralpins. On travaille sereinement, chacun dans sa délégation, pour l’intérêt général.
« L’union des droites », vous y croyez ? Que répondez-vous à ceux qui parlent d’opportunisme électoral ?
Nos électeurs la demandent, il suffit de se rendre sur le terrain pour le voir. La gauche sait s’unir, pas nous. Pourtant, entre un électeur du Parti socialiste et de la France Insoumise, le fossé est immense, bien plus qu’entre des électeurs Les Républicains et Rassemblement national !
Nos différences existent, mais nos points communs sont nombreux, sur la maîtrise de l’immigration, la sécurité, par exemple. Nous, nous proposons également la baisse des impôts et des charges. L’UDR est autonome, ce n’est pas un « satellite » du RN comme on l’entend parfois. Nous voulons travailler avec tous ceux qui partageront ce socle, LR compris.
Vous devenez déléguée UDR de la VIe circonscription. Quelle seront vos missions ?
Animer le réseau des adhérents, accueillir ceux qui nous rejoignent, porter nos messages et travailler collectivement avec les élus UDR du territoire. Notre première réunion à Cagnes-sur-Mer a fait salle comble. C’est un immense encouragement.
Et encourager des adhérents LR à vous rejoindre ?
(Sourire) Je ne suis pas un moine-soldat, comme certains aiment se caractériser (Sébastien Lecornu l’a clamé au lendemain de sa première démission, ndlr).
Serez-vous candidate sur la liste de Bryan Masson (RN) à Cagnes-sur-Mer ?
Je n’ai rien à confirmer aujourd’hui. Ma priorité, c’est de développer l’UDR dans la VIe circonscription…
« Huit millions d’euros pour soutenir nos associations maralpines »
Vous êtes vice-présidente du Département, déléguée à la jeunesse et aux sports. Comment résumeriez-vous vos priorités ?
Le sport, c’est d’abord la santé. C’est aussi du lien social, de l’inclusion, avec une politique handicap très active, et de l’attractivité économique via les grands événements comme le Marathon, le Tour des Alpes-Maritimes… Nous soutenons fortement le tissu associatif avec un budget global de l’ordre de 15 millions d’euros par an, avec plus de 8 millions récemment votés pour les associations.
Et pour les jeunes ?
Des plans dédiés, comme pour la voile dans les collèges du littoral, le « Plan Ski » pour le moyen et le haut-pays, leurs versions handi-voile, handi-ski, handi-VTT, avec des équipements spécifiques. La tournée handi-voile, ce sont près de mille bénéficiaires chaque année. Voir le sourire des jeunes sur l’eau, c’est notre boussole.

Comment soutenez-vous la pratique dans les zones rurales ou de montagne ?
On s’appuie sur le maillage associatif, et on co-finance des équipements de proximité. Nous avons inauguré par exemple cet été un city-stade à Rigaud. Nous développons aussi des cols connectés pour les cyclistes, en mettant la technologie au service du sport.
Plusieurs équipements structurants ont été rénovés ou créés ces dernières années. Quels seront les prochains chantiers ?
Le « Plan Collèges » intègre de nombreux gymnases neufs, ouverts ensuite aux clubs. À Cagnes-sur-Mer, on ira au bout pour le gymnase aux Bréguières. J’ai obtenu son inscription et je remercie le président Charles Ange Ginésy. Les DMTO (droits de mutation) ont chuté en début d’année, on avance avec prudence budgétaire, tout en menant ces projets à terme.
À Nice, quel regard portez-vous sur le projet de construction d’un Palais des Sports à la place de la Caserne Auvare, quartier Saint-Roch. Le Département va-t-il soutenir ce projet ?
C’est une promesse de campagne, je n’ai pas plus d’information à ce stade. Nice doit se doter d’un Palais omnisports, c’est évident. Les clubs en ont besoin. Mais la question du lieu cité se pose encore, notamment pour des problématiques d’accessibilité. La logique aurait été l’Ouest de la ville.




« Je n’ai pas changé de crèmerie » : c’est dire le niveau de la crémière (soit dit sans désobliger cette honorable corporation). Mais quand on est élue et parle de la chose publique, on devrait se dispenser de ce genre de formule. D’un autre côté, cela dispense de poursuivre là lecture. Autant de gagné pour un bon bouquin ou des mots croisés.