Ces dernières années, les températures moyennes recensées l'été à Nice et sur la Côte d'Azur sont en progression constante. Voici quelques chiffres montrant l'ampleur du phénomène.
Dans les prochains jours, il ne sera pas surprenant que votre thermomètre affiche encore et toujours 30 degrés ou plus. Rien d'étonnant, puisque la Côte d'Azur est actuellement sous le coup d'une vigilance canicule, comme une grande partie de notre Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les très fortes chaleurs sont devenues monnaie courante - contrairement à il y a encore vingt ans - et sont désormais attendues/redoutées chaque année. Un nouvel exemple du dérèglement climatique à l'oeuvre.
On peut d'ailleurs assez facilement mesurer leur progression dans le temps, et surtout constater que les températures moyennes relevées s'accentuent au fur et à mesure. Les données récoltées depuis 1942 par le site infoclimat.fr nous le démontrent.
+1,3 degré gagné l'été entre 2004-2014 et 2015-2024
Prenons l'exemple de juillet. La normale relevée sur une période de 29 ans est de 23,8 degrés. Or, on a sur les dix dernières années, dont 2024 (25,6 degrés de moyenne), observé une température plus élevée. Cela fait donc depuis 2014 que notre thermomètre n'a pas indiqué moins de 24 degrés de moyenne sur ce mois.
Et si les chiffres ne sont pas linéaires, ils sont tout de même assez parlants. Toujours en juillet, la température moyenne depuis 2015 est de 25,5 degrés à Nice. Entre 2004 et 2014, elle s'évaluait à 24,2 degrés (+1,3). Et le bilan est peu ou prou le même en août.
La normale entre 1981 et 2010 était de 24,1 degrés sur ce huitième mois de l'année. Mais depuis 2015, nous sommes constamment allés au-dessus. Sur ce laps de temps, la moyenne s'établit à 25,5 degrés. De 2005 à 2014, elle était de 24,2 (+1,3 également). Seule différence avec juillet, août 2003, lorsque la canicule avait donné une moyenne de 27,4, la plus haute jamais signalée chez nous. Les deux autres mois les plus chauds ont été enregistrés en juillet 2022 (27,1 degrés) et 2015 (26,9 degrés).
L'accentuation des nuits tropicales
Ce phénomène a des conséquences sur notre santé, notamment via le sommeil. Les nuits tropicales, lorsque la température ne descend pas sous les 20 degrés, se multiplient. Elles sont peut-être arrivées plus tardivement en 2024, mais elles sont maintenant bel et bien présentes sur la Côte d'Azur, rendant plus difficile l'accès au royaume de Morphée.
Nous devrons a priori apprendre à vivre avec, selon les spécialistes. En France, on observait avant 1989 "en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans", alors que "depuis 2000, elles se produisent à une fréquence annuelle" souligne le climatologue Matthieu Sorel. Ces vagues de chaleur "seront deux fois plus nombreuses d'ici 30 ans", ajoute-t-il.
Autre exemple de ce bouleversement, la Méditerranée qui a frôlé son record de 30 degrés (29,3) jeudi 1er août. Ce qui participe grandement aux températures élevées des soirées azuréennes. "C'est une manifestation emblématique de notre changement climatique, elles (les vagues de chaleurs, NDLR) sont de plus en plus intenses, fréquentes, précoces et longues", insiste Matthieu Sorel.
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