L’ancien maire de Toulon, Hubert Falco, était jugé vendredi à Toulon pour avoir insulté un journaliste indépendant, le traitant notamment de “chien galeux” en marge d’un événement public.
L’ex-maire de Toulon Hubert Falco, 78 ans, a brillé par son absence vendredi lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Toulon. Il est poursuivi pour des injures publiques à l’encontre du journaliste Simon Fontvieille, collaborateur de Mediapart, qu’il aurait traité de “chien galeux”, “espèce de chien” et “connard”.
La décision du tribunal sera rendue le 23 mai, cinq jours avant une autre échéance judiciaire déterminante pour l’ancien élu, qui a saisi la Cour de cassation afin de contester son inégibilité immédiate prononcée en 2023 dans une affaire de détournement de fonds publics.
“David contre Goliath” : un journaliste indépendant face à un ex-baron politique
Les faits remontent au 20 août 2023, lors d’une cérémonie commémorative de la libération de Toulon. Bien qu’il n’ait alors plus de mandat, Hubert Falco assiste à l’événement. En prenant une photo de l’ancien élu, le journaliste déclenche une vive réaction.
Selon les éléments produits au dossier, notamment un enregistrement sonore, Falco l’insulte à plusieurs reprises : “chien galeux”, “connard”… allant jusqu’à dire : “Écris-le à Mediapart que je t’ai dit que tu étais un connard”.
“Je suis journaliste indépendant, donc vulnérable”, a déclaré à la barre Simon Fontvieille, âgé de 34 ans, en évoquant des pressions répétées. Il avait déjà été pris à partie en avril 2023, lors de la première condamnation de Falco, qui lui avait lancé : “Dégage, ordure !”.
Pour son avocate, Me Olivia Levy (cabinet Seattle Avocats), il s’agit d’un “procès David contre Goliath”. Elle souligne la difficulté à trouver un avocat prêt à représenter son client localement, dénonçant un climat délétère.
Un Falco “plus le même homme” selon sa défense
“Pourquoi il lui en veut ? La réponse est dans ses articles”, a-t-elle ajouté, en réclamant 10.000 euros de dommages et intérêts.
Me Thierry Fradet, avocat d’Hubert Falco, a reconnu que les propos étaient “regrettables”, tout en soulignant que son client “n’est plus élu, n’a plus rien” et que cela “n’arrivera plus”.
Comme il s’agit d’une plainte avec constitution de partie civile, la procureure ne s’est pas exprimée et s’en est remise à la décision du tribunal.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), également partie civile, a demandé 5.000 euros au titre du préjudice subi. Le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes ont salué dans un communiqué le “courage” du journaliste.