Une Maison des femmes vient d'être inaugurée à l’hôpital l’Archet 2 du CHU niçois : les victimes de violences peuvent bénéficier d'un accompagnement complet avec des soins, une aide juridique et sociale.
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Ce lundi 25 novembre, c'était la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Une date toute indiquée pour inaugurer la Maison des femmes des Alpes-Maritimes. Ouverte depuis septembre dernier, cette structure propose un parcours de soins, avec une prise en charge globale, dans un seul lieu.
Sur place, "il y a une assistante sociale, une psychologue, une juriste, deux personnels médicaux - soit médecin, soit sage femme -, une personne qui s'occupe des rendez-vous et l'accueil" nous détaille Latifa Benamer, coordinatrice en maïeutique sur le pôle femme-mère-enfant, et qui travaille pour ce projet.
"Une auxiliaire de puériculture est également là si une patiente se présente avec un enfant. Cela lui permet d'avoir du temps pour faire sa consultation, sans stress".
"Avant, tout était éclaté"
Cela fait trois mois que ce lieu est opérationnel. Toutefois, "la thématique violence est traitée depuis longtemps. La juriste, par exemple, travaille pour le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles des Alpes Maritimes, et intervient chez nous depuis 2019".
Auparavant, "tout était éclaté, l'assistante sociale exerçait dans son coin, la psychologue aussi… Là ça a permis de regrouper tout le monde dans un lieu unique afin que la patiente puisse voir tous les professionnels et avoir une prise en charge des plus coordonnées".
Cet espace est ouvert tous les jeudis, de 8h à 17h, "le matin c'est ce que l'on appelle 'les hôpitaux de jour', elles voient plusieurs professionnels. L'après-midi, c'est le suivi des consultations. L'accueil inconditionnel se fait toute la journée, avec ou sans rendez-vous".
"On compte environ trois patientes chaque matin" affirme Latifa Benamer. Un projet pour permettre de mettre en place un dépôt de plaintes, directement sur place, est en cours de construction, avec la police nationale.
"On travaille avec des associations" complète Marie Cid, gynécologue obstétricienne et médecin référent de la Maison des femmes. "Pour les hébergements d'urgence, et lorsqu'elles quittent le domicile, pour l'accompagnement juridique, les besoins matériels, notamment avec Une Voix pour Elles si il y a besoin de déménagement… Tous les acteurs qui luttent contre ces violences depuis de nombreuses années".
Enfin, "on collabore également avec Pôle Emploi pour un retour à l'autonomie financière et une reprise du travail".
Bientôt en centre-ville
Dès 2026, cette structure sera déplacée dans les locaux du Centre communal d’action sociale, rue Felix-Faure. "A côté du Palais du justice, de la Maison des victimes et du nouvel Hôtel des Polices" note Christian Estrosi.
"Dans un environnement où, que ce soit pour la prise en charge des soins médicaux, ou pour le judiciaire, nous serons - grâce à cette période de fin 2024 et 2025 - préparés à pouvoir accueillir et à traiter avec beaucoup d'efficacité".
Pour rappel, les Alpes-Maritimes est le cinquième département de France le plus touché par ces violences. En France, d'après les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, elles sont en hausse de 10% en 2023 par rapport à 2022.
"Plusieurs 'Maisons des Femmes' sont ouvertes dans notre pays" souligne Othman Nasrou, secrétaire d’État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations. "C'est une volonté du gouvernement de les multiplier".