La mairie de Nice a rétabli par un arrêté du 1er mai son couvre-feu imposé aux mineurs à partir de 23 heures. Quels moyens déployés pour faire appliquer la mesure, et pour quelles sanctions ?
Sommaire
Depuis cette semaine et jusqu'au 31 août, gare aux enfants qui traîneront dans les rues de Nice la nuit ! Il sera interdit aux ados d'y traîner non-accompagnés dans une variété de quartiers, et avec des conditions différentes en fonction des secteurs.
Ainsi, ce couvre-feu s'applique aux moins de 13 ans dans les cités de l'Est (Bon Voyage, Pasteur, L'Ariane), à Saint-Roch, au Nord à Las Planas, à l'Ouest (La Madeleine), côté Jean-Vigo, près de la Gare (Trachel-Libération) et dans tout le Vieux-Nice, jusqu'au littoral Pilatte-Lorrain.
Attention, la mesure touche les moins de 16 ans aux Moulins, le narco-quartier de la Plaine du Var.
“La délinquance des jeunes est en train d’exploser. Pour le maire, c’est l’un de ses rôles clé que de prévenir ce phénomène” posait son premier adjoint Anthony Borré auprès de Nice-Presse le 25 avril.
Suspension des aides sociales
Pour quelles punitions concrètes ? “L’enfant sera emmené au commissariat, et il y aura sans doute un rappel à la loi en cas de récidive”.
“Mais la Ville agit déjà. On convoque régulièrement des jeunes et leurs parents, à la fois à Côte d’Azur Habitat, principal bailleur social du département, et à la mairie, pour les sensibiliser aux conséquences de leurs actes. Nous sommes favorables, en cas de violation du couvre-feu, à suspendre les aides municipales aux familles, en matière de sport et de culture. C’est évidemment une extrémité que nous espérons éviter. Mais s’il le faut, nous dégainerons des sanctions”.
Le besoin est criant, poursuit Anthony Borré : “en 2023, la police a identifié 2000 mineurs dans nos rues à des heures avancées de la nuit”, soit plus de cinq chaque soir.
Quels moyens ?
La police municipale, qui manque de prérogatives pour contrôler les identités, sera en première ligne pour faire appliquer la décision communale. Christian Estrosi a appelé le préfet à mobiliser la nationale, mais le représentant de l'Etat dans les Alpes-Maritimes a assuré le service minimum, au niveau de sa communication, ces derniers jours. Avec trois équipages pour toute la ville certaines nuits, les policiers risquent d'être occupés avec bien d'autres urgences.