Le maire de Nice prend à témoin un quotidien national pour dénoncer l'inaction du ministre de l'Intérieur dans la lutte contre le crime organisé.
Un sentiment de "n'importe quoi" à Nice ces dernières semaines ?
Des circassiens qui semblent imposer leur loi, s'installant où ils le veulent sans demander d'autorisation, des dealers qui patrouillent avec des armes de guerre dans une cité en plein jour, un homme qui débarque dans un commissariat et en ressort habillé en policier…
C'est peu dire que l'autorité semble considérablement mise à mal dans la capitale des Alpes-Maritimes. Une situation dont certains pourraient se moquer, mais qui ne fait pas rire une seule seconde Christian Estrosi.
C'est ainsi que le maire (Horizons) de Nice débarque dans le Figaro cette semaine, dans une interview où il reprend de volée le ministre de l'Intérieur.
"Depuis quelques mois, nous assistons à une dérive inquiétante dans un quartier ciblé, celui des Moulins" pose l'édile. "Malgré mes appels récurrents lancés à l'État, nous n'obtenons toujours pas ce que nous attendons".
Comme le dénoncent les riverains, Christian Estrosi note que "des opérations ponctuelles sont engagées mais rien de permanent pour pouvoir mettre un terme à une situation qui ne cesse d'empirer".
La force mobile de CRS envoyée par Beauvau ?
"Malheureusement, la chaîne de commandement ne semble ni mobilisée, ni capable de mettre en place une organisation opérationnelle adaptée à la situation. J'observe d'ailleurs que cette force mobile circule sur l'ensemble du département sans rester à demeure".
"Avant que la machine ne s'emballe, je dis stop !"
Pour le premier magistrat de la ville, c'est simple, "on ne regarde pas la situation à Nice avec le sérieux nécessaire. L'État n'assume pas sa responsabilité régalienne et je me dis que l'on se moque de nous".
Alors qu'il est débordé par le nombre de clandestins à placer en rétention - nombre d'entre étant embrigadés dans le narcotrafic - le gouvernement "n'a même pas répondu à la proposition de la Ville" de mobiliser un immeuble sécurisé pour les y accueillir…
Dans l'affaire du cirque Zavatta, dont les propriétaires ont insulté et menacé des élus, après s'être installés "sans droit ni titre" sur des terrains publics, Christian Estrosi reproche également l'inaction du préfet des Alpes-Maritimes.
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Lapidaire, le maire de Nice dit avoir l'impression que "les représentants de l'État préfèrent la compromission à l'autorité".
"En autorisant des hors-la-loi à choisir des terrains, l'État facilite leur malhonnêteté. C'est inacceptable !"
Avant de conclure : "Quand un maire lance un appel au secours parce qu'il n'a pas les moyens de faire respecter l'ordre public dans sa ville, il ne peut pas être considéré comme quantité négligeable" par le ministère.
Demande forte de l'édile : "il faut absolument des signes forts sous huit jours".
- Lire l'interview intégrale sur le site du Figaro