Les savoir-faire ancestraux à Aiguines, Salernes et Barjols n’ont pas quitté le patrimoine de ces villages du Var. Ce que l’on constate lors d’expéditions envoûtantes…
En vous baladant dans ces petites localités varoises, vous serez peut-être frappés par des découvertes historiques, religieuses ou naturelles.
Territoire extrêmement riche, le Var profite de nombreux atouts pour attirer les curieux. Entre son patrimoine exceptionnel et ses décors de carte postale, les touristes peuvent être émerveillés par les possibilités infinies offertes par ce département.
Culturellement aussi, on ne se lasse pas des explorations, même s’il faut pour cela creuser un peu, au cœur des villages parfois perdus, ou moins renommés. Les trois cités qui nous intéressent ici n’ont pas la réputation de Saint-Tropez, Toulon où Hyères. Mais bien que très discrètes, elles conservent amoureusement un savoir-faire ancestral.
L’incomparable quartier des Tanneries à Barjols
Prenons l’exemple du tannage, à Barjols. Direction notamment le quartier des Tanneries, qui s’est remodelé au fil des siècles. Passé de l’industrie de la transformation des peaux de bêtes, qui a fait sa renommée, aux ateliers d’artistes contemporains réputés, le secteur est aujourd’hui un incontournable.
À son apogée dans les années 1950, la commune était considérée comme la « petite capitale française du cuir ». Déterminante dans l’essor économique local, la filière s’est éteinte progressivement, jusqu’à la fermeture de la dernière tannerie en 1983. À présent repère des plasticiens et des peintres, le lieu reste empreint d’une atmosphère unique après la réhabilitation du site avec de jolis lofts et galeries dans de vastes bâtiments à l’allure industrielle.
L’ancêtre de la boule de pétanque à Aiguines

Plus au Nord, allons à Aiguines, temple des boules de pétanque en buis ou cloutées. Ce n’est d’ailleurs pas anodin si, pour rendre hommage à ce métier devenu désormais un art, un musée a été érigé sur la place de la Résistance, au centre de la ville. Y est exposée une impressionnante collection qui nous replonge dans l’histoire de la municipalité.
Ce qui nous intrigue particulièrement, c’est cette partie consacrée l’activité de tournerie sur bois qui a fait son bonheur du XVIe siècle jusqu’au début du XXe. On en apprend davantage sur l’ancêtre des boules, à savoir ces objets ronds et cloutés, comme le fait qu’ils s’agissent de boules de buis tournées, recouvertes de plusieurs centaines de petits clous.
Une spécialité hier exportée à travers toute la France, mais qui fait encore la réputation d’Aiguines grâce à la création d’une école internationale de tournage sur bois.
L’incomparable savoir-faire des carreleurs de Salernes
Nous pouvons enfin revenir plus au Sud, tout près de Barjols en réalité, à Salernes. Dans ce village, la tradition tourne autour du carrelage. Pour l’imager, impossible de ne pas évoquer l’entreprise les Terres Cuites des Launes, qui en a fait son fonds de commerce depuis 1910.
Une institution qui jouit du privilège de se situer à proximité d’une eau abondante, d’immenses forêts de pins et des gisements d’argile d’une grande pureté. Ces éléments, plus les compétences acquises génération après génération, permettent d’obtenir des carreaux à l’ancienne de qualité. Un travail qui respecte des règles immuables.



