Si en Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’excédent migratoire s’avère positif, il n’en reste pas moins que notre région attire moins que d’autres. On note d’ailleurs que la majorité des déménagements se font au sein même du territoire.
Comme pour chaque étude, il y a à boire et à manger dans le rapport de l’Insee sur les préférences des Français. Grâce à ce baromètre, nous avons une tendance sur les déménagements de nos concitoyens et sur leurs nouveaux lieux de résidence.
En prenant en compte les chiffres post-période de Covid, on peut déjà constater que les confinements et la généralisation du télétravail ont pu modifier les choix d’habitation des ménages.
Les lieux éloignés des grands pôles urbains et d’emploi, mais bénéficiant de davantage d’espace, ont ainsi gagné en attractivité.
Le chiffre qui nous intéresse est celui du solde migratoire interne - gagne-t-on ou pas des résidents ? - des régions de l’Hexagone. Nous concernant, nous comptons en Provence-Alpes-Côte d’Azur un excédent de 1,5 habitant pour 1 000 en 2021.
On ne gagne que 7 000 habitants
Une statistique en progression depuis 2019, puisqu’elle était légèrement négative (-0,1 pour 1 000). Cependant, tout cela reste loin des zones les plus attractives que sont la Bretagne (8,2 pour 1 000), la Nouvelle-Aquitaine (7,4 ‰) et l’Occitanie (6,9 ‰).
La Région Sud se classe ainsi 8e, devançant tout de même l’Auvergne-Rhône-Alpes (0,9 ‰), le Grand-Est (-0,9 ‰), les Hauts-de-France (-1,1 ‰) et l’Ile-de-France, loin derrière (-12,9 ‰).
Pour le brut, cela donne 86 000 personnes supplémentaires dans le Sud-Est du pays, pour 79 000 ayant rejoint un autre territoire en France. La population régionale s’est donc accrue de 7 000 habitants en un an.
On peut tout de même souligner que la collectivité s’est montrée plus attirante en 2021 que lors des cinq années précédentes.
Des déménagements surtout internes aux communes
Notons également que les mouvements sont principalement internes à la région. Les mobilités résidentielles depuis un autre endroit de l’Hexagone ont modérément progressé, passant de 16 à 18% en 2021 par rapport à 2016.
Les grands gagnants de ces changements sont les couronnes périurbaines, qui continuent d’enregistrer plus d’installations que de départs, même si ces dernières concentraient en 2020 seulement 36 % de la population.
De l’autre côté, les pôles urbains, c’est-à-dire les principales agglomérations, perdent des résidents, même si en 2021, ce phénomène fut moins marqué. Précisons d’ailleurs que ce sont les déménagements depuis ces grandes cités qui bénéficient le plus aux communes périurbaines.
Attractivité des Alpes-Maritimes : "ça stagne"
Mais les couronnes ne sont pas les seules à profiter de cet exode. Les aires de moins de 200 000 habitants sont aussi attirantes pour les ménages (23 % de la population régionale). Dans une moindre mesure, les territoires de 200 000 à 700 000 personnes se renforcent également (37 %).
Ajoutons au cas par cas que les Alpes-Maritimes voient leur attractivité stagner, tout en restant légèrement excédentaire, accueillant par ailleurs majoritairement des Franciliens, Occitans, Rhodaniens et Auvergnats.
Quant au secteur de Cannes-Antibes, il attire toujours autant, pendant qu’à Nice, le rapport entre les arrivées et les départs est neutre.