Une nouvelle mesure facturera bientôt les passages aux urgences qui ne seront pas suivis d'une hospitalisation. Il faudra payer sur place dès le 1er janvier, ce qui n'est pas sans susciter quelques inquiétudes.
Vous l'aviez peut-être oubliée, puisque même validée, cette mesure n'a pas été appliquée tout de suite. Le nouveau "forfait patient urgences" va entrer en vigueur dès le 1er janvier 2022.
Pour chaque passage aux urgences, chaque individu qui ne sera pas hospitalisé devra passer à la caisse.
Jusqu'alors, la facture mettait parfois plusieurs semaines à parvenir à votre domicile. Évidemment, elle dépendait du soin prodigué, et était prise en charge par la complémentaire santé.
Dans moins d'une semaine, un tarif unique va être appliqué à chaque passage non-suivi d'une admission. Plafonné, il s'élèvera à 19.61 euros en 2022.
Les femmes enceintes devront s'acquitter d'un montant modéré, à environ 8 euros. Même chose pour les personnes atteintes de maladie de longue durée : épilepsie ou infection au VIH, par exemple.
Qui sera exempté de frais ? Les enfants maltraités, les victimes d'attentat ou "les malades du Covid soignés dans le cadre de l’urgence sanitaire".
Ce dispositif, annoncé en octobre 2020 et voté dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2021, aurait dû entrer en vigueur dès septembre. Il a été retardé notamment à cause de soucis informatiques. La nouvelle vague de coronavirus n'aura rien arrangé.
Les soignants s'inquiètent de la mise en place concrète de cette mesure. Déjà débordés, ils ne seraient pas en capacité de s'occuper de ces nombreux paiements, comme certains l'ont noté auprès du journal en ligne Le HuffPost.
L'idée est de lutter contre l'engorgement de ces services, mais aussi contre les impayés. Certains patients ne payaient jusqu'alors pas leur facture, notamment lorsqu'ils partaient trop vite de l'hôpital.
Environ 95% des Français possèdent à ce jour une complémentaire santé, ou une aide publique équivalente. La population restante serait constituée de retraités ou de chômeurs. Souvent précaires, eux devront payer.
Le gouvernement met en avant une "réforme de simplification". Du côté des professionnels de santé, certains estiment qu'il y a "sûrement des gens qui n’iront plus aux urgences par peur de devoir payer, alors qu’il le faudrait".