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Les élus de la première et de la cinquième circonscription sont allés, symboliquement, apporter leur soutien aux policiers des Moulins, après un nouveau règlement de comptes: un jeune homme de 20 ans, connu des services, y a été abattu samedi soir.
Éric Ciotti n'a pas croisé grand monde en visitant le commissariat de Nice-Ouest ce lundi 8 août. Quatre policiers tiennent le gros bâtiment de béton, 10 sont mobilisés pour sécuriser un territoire grand comme la moitié de la ville. "On ne pourra rien faire sans obtenir plus de moyens" estime le patron de la droite LR dans les Alpes-Maritimes. Qui a saisi ce week-end par courrier la Première ministre: "il nous faut des renforts permanents de policiers, et pas quelques CRS pendant l'été (certains d'entre eux ont été récupérés de Cannes ce week-end pour être envoyés à Nice, NDLR). Une nouvelle prison aussi, et un renforcement de la justice qui manque de tout."
Pour le député, Les Moulins c'est aussi une rénovation urbaine ratée sur plus de dix ans. "L'erreur de base a été de ne proposer que du logement dans le quartier. Aujourd'hui, sa seule activité économique, c'est le trafic de drogue" avance-t-il. "On sait que la Métropole Nice Côte d'Azur fait sortir de terre, un peu partout, des bâtiments hideux pour y installer ses bureaux. Elle devrait plutôt venir par ici." Pour Éric Ciotti, "on a construit là sans penser à comment y apporter de la vie. Résultat, il n'y en a pas. On assiste à une ghettoïsation."
"Les Moulins deviennent une zone de non-droit dès 15 heures, chaque jour"
Terrifiant tableau brossé par la députée du secteur Christelle d'Intorni: "je suis allée voir les résidents ce matin. Beaucoup ne sortent quasiment plus de chez eux. D'autres prennent le tramway par peur d'acheter leur pain par ici…" Son collègue du Palais Bourbon complète: "Les policiers voient Nice devenir Marseille, avec ces immeubles tenus par des organisations criminelles qui ne se cachent même plus. Nos quartiers basculent."
Avec les seules données des pompiers, voici le bilan du mois de juillet: 14 blessés à l’arme blanche, 1 par arme à feu, 60 suite à des rixes. La fusillade de ce week-end a été précédée par d'autres, aux Liserons et à l'Ariane, ces derniers mois. Pour stopper cette "vague de violence", les deux élus plaident pour "l'envoi d'un signal : expulsons tous les étrangers qui se rendent coupables de violences." Leur proposition de loi a d'ailleurs été déposée ce matin à l'Assemblée.