Les jeunes d’aujourd’hui font face à davantage d’obstacles qu’en 1975 pour décrocher un emploi stable ou accéder à un logement, même si certains avantages nouveaux viennent compenser ces difficultés, selon un rapport publié mardi.
« La jeunesse a perdu sa position privilégiée dans la hiérarchie des âges », a déclaré mardi Clément Beaune, haut-commissaire à la Stratégie et au Plan, lors d’une conférence de presse. Cet organisme, placé sous la tutelle de Matignon, publie une étude comparant la situation des moins de 30 ans d’aujourd’hui à celle de leurs homologues d’il y a cinquante ans.
Le rapport met en lumière un « malaise » croissant au sein de la jeunesse, notamment en raison d’un « rendement » des diplômes qui s’est « érodé » au fil du temps.
L’entrée sur le marché du travail est désormais « plus difficile », tandis que les formes d’emploi précaires « se sont développées », qu’il s’agisse de CDD ou d’intérim. En 2023, seuls 43% des moins de 25 ans actifs disposent d’un emploi stable, contre 75% en 1982.
Au temps des Trente Glorieuses, « on considérait que le bac était le sésame pour une carrière, avec un accès rapide à un emploi stable, aujourd’hui ce n’est plus le cas », a précisé Clément Beaune. Il a toutefois nuancé en affirmant : « Cela ne veut pas dire que le diplôme est une mauvaise chose, qu’il faudrait déclasser ou déqualifier la société ».
Emploi, logement et inégalités : les jeunes face à de nouveaux défis économiques
L’accès au logement et à la propriété est également devenu « beaucoup plus difficile », selon le rapport. Les jeunes d’aujourd’hui peuvent encore acheter un bien immobilier, mais « au prix d’un effort financier considérablement plus lourd que celui exigé par leurs parents ».
L’indice du prix des logements, rapporté aux revenus des ménages, a augmenté de plus de 70% entre 1975 et 2025. Ainsi, pour acquérir un logement équivalent avec le même apport initial, il faut désormais prévoir environ 23 années de remboursement, contre une dizaine seulement dans les années 1970.
Malgré ces obstacles, les trentenaires actuels conservent quelques atouts par rapport aux générations précédentes. Depuis le milieu des années 1970, la durée annuelle effective du travail en France a diminué d’environ 17%, offrant aux jeunes davantage de temps libre et un accès élargi à de nouveaux biens et services.
Avec AFP



