Depuis dix ans, le service d’archéologie Nice Côte d’Azur mène des fouilles terrestres et sous-marines. L’exposition éphémère "En-quête d’archéologie pour tous" est proposée du lundi 20 au mercredi 22 septembre à la mairie.
Une expo à double sens. L'un, pour « enquête policière » et un autre pour « en quête de l’histoire ». L’objectif est de montrer au public la nature du travail des archéologues et la façon dont l’histoire s'écrit.
« Ce patrimoine appartient à tout le monde. Nous voulons sensibiliser les gens à ce métier en montrant qu’il est nécessaire dans la récolte d’informations, explique Fabien Blanc Garidel, directeur du service. L’important ce n’est pas de trouver un bel objet, c’est surtout d’en connaître la valeur scientifique »
Souligner l’importance de ce travail permet d’éveiller la conscience collective concernant la gravité du pillage. « En volant un objet, c’est toute une histoire qui s’envole », confie le directeur, inquiet.
Thèmes variés
L’histoire offre des écrits, l’archéologie elle, est là pour compléter ces sources. « Jusqu’à une période récente, l’histoire était écrite par et pour les élites. Les archéologues, eux, racontent l’histoire de 95% de la population » fait-il valoir.
Au premier étage de la mairie, quatre vitrines aux thématiques diverses attendent les Niçois.
L’homme et la technique, présentent la fabrication de céramiques. Cela permet de savoir l’époque dans laquelle s’inscrivent les objets. La manière dont les autres corps de métier travaillent est également mise en avant, notamment celle des forgerons.
L’homme et l’environnement, montrent les ressources de la terre comme des graines, du charbon ou encore des parasites fossiles. « Une fois étudiés, il est possible de connaître le temps qu’il faisait, le type d’animaux qui existaient, la végétation qu’il y avait à un instant T ».
L’homme et la mer, présentent les fouilles en cours comme l'« épave Villefranche IV » au travers d’objets retrouvés au bord des bateaux comme de la cargaison pour le commerce ou encore des objets du quotidien.
« Nous fouillons les périodes anciennes comme très récentes ».
L’homme et l’animal, un sujet d’actualité. Cette vitrine retrace la transmission des maladies de nous vers l’animal et inversement. Il est possible de voir, par exemple, que la tuberculose a un lien direct avec les bêtes notamment au moment de leur domestication.
Conserver et restaurer
L’archéologie, c’est aussi la conservation et la restauration du patrimoine. L’intérêt est d’en montrer le processus. Mis à part l’or, les autres matières se dégradent dès leur extraction. « Tout n’est pas restauré mais tout est consolidé. La prise en charge directe sur le terrain arrête la dégradation des matériaux » confirme Fabien Blanc Garidel.
Différentes techniques de restauration existent. Pour les céramiques, lorsque le motif est inconnu, la reconstitution n’est pas possible mais lorsqu'il est reconnaissable, elle se fait dans une couleur plus claire afin de distinguer l’avant de l'après.
Dans les prochaines semaines, le service d’archéologie Nice Côte d’Azur va se transformer et devenir entièrement métropolitain. Un changement qui a pour volonté de faciliter l’intervention et la prise en charge de toutes les opérations d’archéologie pour les 49 différentes communes.