Perchée au cœur du quartier de Saint-Isidore, l’Église Notre-Dame du Rosaire, construite au XIXᵉ siècle, reste un symbole fort. Entre passé agricole, traditions niçoises et modernité, ce lieu de culte continue de jouer un rôle central dans la vie du quartier, comme nous l'a expliqué le prêtre de cette paroisse emblématique.
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À k'origine, l’église se dressait "au milieu des champs, entourée de cultures maraîchères et de terres agricoles" rembobine avec soin le père Dubray.
Saint-Isidore, le Saint patron des laboureurs et des paysans, veillait sur ce quartier de fleurs, de légumes et d'arbres fruitiers. "Beaucoup de paysans travaillaient sur les bords du Var et cultivaient la célèbre blette niçoise."
Cette activité agricole attirait une population de migrants, principalement italiens, venus chercher une vie meilleure sous le soleil de la Côte d'Azur. "Mon grand-oncle était métayer ici, parmi de nombreuses familles qui élevaient des vaches et cultivaient la terre", se souvient encore le prêtre.
L'église des grandes célébrations
"Avec le temps, l’essor démographique a poussé les habitants à construire une église plus grande, remplaçant la petite chapelle de quartier qui existe encore à quelques centaines de mètres."
Conçue sans pilier central, sans retables en bois doré, l’Église Notre-Dame du Rosaire se distingue par sa simplicité, mais aussi son espace vaste et fonctionnel. "Cette architecture permet d’accueillir de grandes célébrations."
Ce lieu de culte attire en effet des fidèles de tous horizons, notamment des familles récemment installées. "De nombreux gendarmes habitant le quartier et viennent à l’église, et pas seulement pour les messes dominicales. Les grandes fêtes réunissent toujours une communauté active et investie."
L’Église Notre-Dame du Rosaire est au cœur des traditions niçoises. La fête patronale de Saint-Isidore reste un événement majeur pour les habitants. "Chaque année, une procession part de l’église, suivie d’un festin, comme on en organisait autrefois dans tous les quartiers."
Ancrée dans l’histoire, ouverte sur l’avenir
Des moments festifs qui témoignent de l’attachement des habitants, anciens comme nouveaux, à nos racines et à notre patrimoine. "Les traditions se maintiennent depuis des générations grâce à l’implication des familles, contrairement à d'autres secteurs historiques de la ville où cela s'est peu à peu perdu."
Malgré l’urbanisation croissante, composé majoritairement de constructions modernes et du développement constant autour de la plaine du Var, l’église demeure un repère historique et spirituel.
En 2002, la paroisse a été intégrée à celle des "Saintes Marguerite", regroupant plusieurs lieux de culte. Mais Notre-Dame du Rosaire a su conserver son attrait unique.
"Beaucoup choisissent de se marier ici pour la beauté de l’esplanade et la sérénité des lieux". Pour le père Dubray, l’église est d'ailleurs plus qu’un lieu de prières : c’est un point de ralliement, un espace de transmission et un témoin des évolutions de Saint-Isidore.
"Si tous ne viennent pas chaque dimanche, ils sont nombreux à se rassembler lors des temps forts, contribuant à maintenir l’esprit communautaire et les valeurs de partage qui font l’âme de ce quartier."