Les élus doivent voter ce jeudi pour la prise en charge des 20 millions d'euros nécessaires à l'aménagement d'un nouveau Centre des congrès à Nice. Sur le budget de la Métropole, qui a la compétence de ce port. Mais une part des maires refusent de régler la note.
Brève, mais sévère agitation. Pour la séance de rentrée de la Métropole Nice-Côte d'Azur, au milieu d'un débat consacré à la transition écologique, le maire de Cap-d'Ail a mis le feu aux poudres en quelques mots.
Au micro, Xavier Beck a annoncé qu'il "refuse de payer pour le centre des congrès de Nice", lui qui avait déjà reproché, cet été, à la collectivité de ne pas suffisamment financer les projets menés dans sa commune. "Cette décision ne devait engager jusqu'alors que la municipalité de Nice", juge-t-il. Plus largement, celui qui est aussi vice-président du Conseil départemental a regretté que les maires dont les désaccords sont marqués avec Christian Estrosi n'aient pas été conviés, "pour la première fois", à la réunion préparatoire, juste avant la séance plénière.
En réponse, le président de la Métropole a indiqué que le règlement ne l'oblige pas à convier l'ensemble des élus, avant d'accuser une part d'entre eux d'avoir "quitté l'arc républicain et rejoint l'extrême droite" — une allusion à la proximité de certains édiles avec le député Eric Ciotti (UDR), allié de Marine Le Pen (RN).
Un tacle qui a provoqué le départ de Xavier Beck de l'hémicycle, suivi par 17 représentants de municipalités, sur les 51 que compte l'agglo (et 133 membres). Alors qu'une part des rangs se vidait -Falicon, Saint-Jeannet, Villefranche,…- le vice-président de la Métropole Richard Chemla a dénoncé "un spectacle absolument pitoyable". Auprès de France Bleu Azur, les "frondeurs" ont confirmé leur refus de signer "un chèque en blanc pour un projet niçois".
Cet été, le Conseil métropolitain, assez peu politique avant cela, s'était déjà fracturé. En plus des oppositions écologiste, d'extrême droite et des indépendants, une vingtaine d'élus avaient refusé un pacte, qui les auraient notamment engagés à soutenir l'ensemble des futurs budgets présentés au vote. D'autres avaient quitté la majorité estrosiste pour marquer leur soutien à Eric Ciotti, le rival de Christian Estrosi. Plus d'une trentaine de maires appuient, eux, l'exécutif local. La prise en charge du chantier au Port Lympia n'apparaît donc pas menacée.
Mise à jour : la séance ayant été interrompue par une alerte incendie, le débat sur ce sujet est reporté. Dans la soirée, la Métropole a indiqué que les 20 millions d'euros en question seront assumés par la Régie autonome des ports, "donc pas par le contribuable, mais par les usagers de ces ports".
Je suis d’accord avec eux, le maire de Nice a perdu la raison. Les autres communes de la métropole ne doivent pas supporter les fantasmes et les caprices de ce maire