La mort d'Eric Comyn, gendarme mortellement blessé par un chauffard récidiviste dans les Alpes-Maritimes le 26 août n'est "pas acceptable" et constitue un "crime", a dénoncé lundi le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"Si la mort fait partie de la vie du gendarme, si elle fait partie de la vie du policier, si elle fait partie de l'uniforme, les conditions de celle-ci ne sont pas acceptables", a lancé M. Darmanin lors d'une cérémonie d'hommage à Nice, en présence de la famille de la victime, de membres de la gendarmerie et d'élus locaux.
"Ce n'est pas un refus d'obtempérer, c'est un crime. Ce n'est pas un fait divers, c'est un fait de société," a poursuivi le ministre, estimant que le gendarme s'était "fait assassiner sur le bord de la route".
"Ce conducteur n'a pas d'excuses. Il a tué un représentant de l'État et à ce titre, il assassine tout ce qu'il représente, la loi, l'autorité, la patrie".
"La société doit répondre à ces crimes pour qu'ils s'arrêtent enfin, pour que l'on puisse se dire, si quelqu'un ne s'arrête pas devant un représentant de la loi, alors la loi arrête le délinquant avant qu'il ne devienne criminel", a encore dit le ministre.
L'homme qui a fauché l'adjudant Comyn en tentant d'éviter un contrôle routier à Mougins avait déjà 10 condamnations à son casier judiciaire et avait été interpellé deux fois pour conduite en état d'ivresse et/ou sous stupéfiants, selon la justice. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Aux côtés de @GDarmanin, à #Nice06, pour l’hommage national à l'Adjudant Eric Comyn, gendarme, mort en service le 26 août. Percuté lors d'un contrôle routier par un chauffard multirécidiviste, il laisse derrière lui une femme et deux enfants. Un drame qui aurait dû être évité. pic.twitter.com/UhUpWucOia
— Christian Estrosi (@cestrosi) September 2, 2024
La France l'a "tué par son laxisme"
"La mort de votre mari nous scandalise et nous révolte", a dit M. Darmanin devant la veuve du gendarme, qui avait publiquement exprimé sa colère après le drame, accusant la France d'avoir "tué (son) mari par son laxisme" envers les chauffards récidivistes.
Devant le cercueil recouvert du drapeau tricolore, le ministre a dit entendre cette "immense colère" et souligné que les membres des forces de l'ordre, qui "se reconnaissent en Eric Comyn" (…) "se recueillent aujourd'hui, mais demandent justice demain". A titre posthume, il a été promu au grade d'adjudant-chef, décoré de la médaille militaire et fait chevalier de la légion d'honneur.
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