L'élue antiboise Alexandra Borchio Fontimp (Les Républicains) n'a pas attendu la dramatique "affaire Pierre Palmade" pour plancher sur le sujet des violences routières. Auprès de Nice-Presse, elle défend la fin des aménagements de peine pour les chauffards.
3 questions à… - Voici plusieurs mois que le jeune Noé, un Maralpin de 16 ans, a perdu la vie dans un accident causé par un conducteur sous l'emprise de substances. La souffrance de la famille, la sénatrice Borchio-Fontimp a souhaité la porter, avec une proposition de loi, jusqu'au Parlement.
Alors que le sujet des violences routières refait la une de l'actualité ces derniers jours, elle développe ses solutions ce 22 février dans nos colonnes.
1 - Avez-vous l'impression que le gouvernement se mobilise aujourd'hui parce que l'affaire Palmade implique un people ?
Alexandra Borchio Fontimp : Le ministre de l'Intérieur - qui lance aujourd'hui des idées floues - aurait pu se saisir de nos propositions, formulées l'année dernière, après la mort de Noé. Il ne fallait pas attendre un accident avec une célébrité pour avancer sur ces sujets. C'est tout à fait regrettable : je rappelle que des Noé, il y en partout en France, chaque jour.
2 - Vous soulignez l'importance du terme "homicide routier", expliquez-nous.
Le terme d'homicide "involontaire" est difficile à accepter pour les familles endeuillées. Mais si on le qualifie d’homicide "volontaire", cela signifierait qu’il y a un élément intentionnel, c’est-à-dire que l'individu aurait délibérément l’intention de tuer. C’est toute la difficulté de la qualification de cette infraction.
Si Gérald Darmanin ne veut changer que la sémantique, on n'avance pas. Ce que nous voulons, c'est renforcer l'application des sanctions. Pour un chauffard condamné, il ne doit pas y avoir d'aménagement de peine possible, jusqu'à six mois. Il doit passer par la prison.
3 - Vous appelez aussi à davantage de prévention ? On sensibilise sur l'alcool, pas tant sur la drogue…
Oui, alors que l'on peut aujourd'hui acheter n'importe quoi avec Snapchat, par exemple. Certes, il y a bien plus d'infractions commises avec l'empire de l'alcool, mais il y a une banalisation des drogues. C'est le moment, et c'est un point majeur, de lancer de nouvelles campagnes contre tout cela, dans les médias comme dans les établissements scolaires.
Nous proposons, pour finir, d'imposer aux débits de boissons - pour les consommations "sur place" - de fournir des tests d'alcoolémie aux clients.