Situation de crise lundi au CHU de Nice, dont les urgences n'étaient plus en capacité d'accueillir le moindre patient. Le député des Alpes-Maritimes recevait les élus du personnel ce 13 juillet pour plancher sur des mesures immédiates.
C'est un épouvantable portrait de l'hôpital public que les syndicalistes de Force ouvrière (FO) ont dépeint ce mercredi. Les élus du personnel étaient conviés par Éric Ciotti dans sa permanence du Port pour, déjà, vider leur sac. Faire le constat. Et il est sans appel : "il y a quelques années, on rentrait du travail fatigués mais avec le sentiment du devoir accompli. Aujourd'hui, on revient exténués, presque honteux de voir les patients si maltraités." Le malaise est total.
Le secrétaire général Michel Fuentes se dit "révolté par les suppressions de lits, près de 200 en deux ans. On construit des hôpitaux immenses, on dépense des dizaines de milliers d'euros pour le nouveau logo du CHU, mais on doit fermer les urgences de la cinquième ville de France!"
"Nous sommes très inquiets pour le CHU de Nice en plein mois de juillet"
Les soignants, au bout du rouleau, sont pour beaucoup en arrêt maladie. D'autres, en nombre, quittent le métier. Et les jeunes ne veulent plus entendre parler du secteur des soins, "si mal payé, si peu considéré." Difficile ce convaincre qui que ce soit de rejoindre les rangs en pleine flambée Covid alors que ces employés sont tombés au rang de "nouveaux pauvres de la fonction publique."

- Augmenter les salaires, y inclure les primes (souvent inégalitaires)
- Obtenir une indemnité de résidence, tant se loger est compliqué dans les Alpes-Maritimes
- Obtenir les transports publics gratuits, comme les policiers
- Avoir des places en crèche adaptées aux horaires de l'hôpital
- Revaloriser les horaires de nuit
- Inclure les années Covid dans le calcul des retraites pour compenser le choc psychologique vécu par les personnels
Le plan du député Ciotti
Pour le député, "l'hôpital public brûle et le gouvernement regarde ailleurs." Eric Ciotti compte porter plusieurs idées supplémentaires : imposer des médecins dans la gouvernance des structures pour "sortir de la logique purement comptable", en finir avec les Agences régionales de Santé (ARS) pour les mêmes raisons, "renforcer la médecine de ville", et, le plus rapidement possible, "réintégrer les soignants rétifs à la vaccination qui ont été exclus."
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