Situation de crise au service des urgences de l'hôpital Pasteur II. Lundi 11 juillet l'établissement a donné l'alerte à l'Agence régionale de santé : impossible d'accueillir de nouveaux patients.
Alors que le week-end du 14 juillet approche, la tension est à son maximum aux urgences du CHU de Nice.
Lundi 11 juillet, entre minuit et 20 heures, 230 patients ont été admis dans le service. Touristes ou Maralpins, les profils sont divers.
Cette saturation des urgences était envisagée par les soignants. L'Agence régionale de santé (ARS) a ainsi lancé, début juillet, une campagne pour inciter les patients à contacter leur médecin plutôt que d'aller à l'hôpital.
Selon l'organisme, 30% des entrées aux urgences ne seraient pas nécessaires et pourraient être gérées par un médecin généraliste.
1. Pourquoi les urgences sont saturées ?
La forte affluence de malades se heurte principalement au manque de personnel.
Entre les soignants en vacances mais aussi ceux touchés par le Covid-19, l'hôpital manque de bras. Une carence qui s'ajoute au faible effectif déjà constaté avant la pandémie.
Autre problème rencontré par le personnel en blanc : le manque de lits. Plus un seul couchage n'était disponible lundi.
Il est donc nécessaire de se rabattre sur les brancards, stationnés dans les couloirs du CHU, sans intimité pour les patients qui ne peuvent avoir de chambre ou de box.
2. Quelle solution ?
Pour tenter de sauver les meubles et de ne pas imploser, le service des urgences a déballé un plan de réorientation.
Concrètement seules les pathologies graves, cardiaques et polytraumatisées étaient admises.
Pour les maladies moins graves, les patients ont été redirigés vers les hôpitaux de Cannes, d'Antibes, de Menton ainsi que vers les cliniques Saint-George et du Parc Impérial.
Une situation "dramatique" pour Michel Fuentes, secrétaire de Force Ouvrière Santé 06.
"Le CHU de Nice qui est la vitrine de la ville est en train de mourir à petit feu. (…) Maintenant être malade à Nice devient un luxe", fustigeait Michel Fuentes auprès de notre partenaire BFM Nice Côte d'Azur.
3. Le ministre de la Santé interpellé
Face à une telle situation, la réaction du maire ne s'est pas faite attendre.
"Je dénonce cette situation inacceptable. J’ai immédiatement saisi le ministre de la Santé pour que des réponses rapides et durables soient trouvées pour notre CHU" a écrit Christian Estrosi.
"Reconnaissance aux soignants"
Même son de cloche pour son rival, le député LR Eric Ciotti : "J'appelle le ministre de la Santé à des décisions rapides face à l’effondrement de notre système de santé."
Après une forte période de tensions, la situation est redevenue plus calme en milieu de soirée.