Le maire veut garder la situation bien en main. Hier, lundi 11 juillet, le service des urgences du CHU de Nice a dû filtrer les patients face à des arrivées trop nombreuses. Une situation inquiétante en pleine saison touristique.
Christian Estrosi prenait l'initiative ce matin d'une réunion avec le Conseil local de santé, l'Agence régionale (ARS) les représentants du Centre hospitalier… Cet après-midi, il conviait Nice-Presse à un point de situation.
"Nous sommes en capacité d'assurer des soins pour chacun" souligne-t-il, après avoir également saisi directement le ministère de la Santé.
Qu'est-il ressorti de votre réunion avec les acteurs locaux de la santé ?
Christian Estrosi : Le grand public a découvert le manque de personnel du CHU en cette saison estivale par la saturation des urgences d'hier. J'ai réuni autour de la table tous les acteurs, publics comme privés, grâce au Conseil local de santé.
Quand on se compare à tous les hôpitaux de la région, nous avons l'un de ceux qui s'en sortent le mieux. Mais nous avons réfléchi à comment dispatcher efficacement les patients pour faire redescendre la pression.
"Une mutualisation totale public-privé"
À quoi s'attendre ce soir ?
D'abord, quelques lits supplémentaires sont ouverts. Nous allons assurer des soins pour chacun grâce à une répartition des tâches. Certains seront orientés vers les cliniques, pour que l'hôpital public ne soit pas seul en première ligne. Il y a une mutualisation totale.
On agit pour qu'il n'y ait absolument aucune déprogrammation.
D'où vient le problème ?
Souvent, les urgences n'en sont pas. Certaines personnes se dirigent vers l'hôpital parce que les généralistes partent en vacances, sans toujours se coordonner entre eux. Et d'autres viennent pour de petits bobos qui ne sont pas sensés être prioritaires.
Globalement on ne manque pas (de personnel). Il n'y a un blocage que si toute la pression est exercée sur l'hôpital public.
Le complexité est aussi liée au fait que l'on passe, sur la Métropole, d'une fréquentation de 700.000 visiteurs à 1,2-1,4 million l'été.
"De nouvelles réunions ce soir, cette nuit…"
Faut-il déclencher le "Plan Blanc", pour notamment rappeler de leurs congés les soignants ?
Il faut être prudents. Nous cherchons d'abord à faire que la prise de vacances soit mieux coordonnée, pour qu'il y ait de vraies permanences de garde. Cela dépend du ministère et du CHU.
Ceux qui manquent à l'appel, ce sont souvent les spécialistes, comme par exemple les ORL, les cardios…
Il y aussi le problème du sous-effectif, des déserts médicaux… La moitié du territoire des Alpes-Maritimes est confronté à un manque de médecins.
Pas la Métropole Nice Côte d'Azur, où beaucoup d'efforts sont réalisés. Nous nous retroussons les manches à Roquebillère, à Saint-Martin-Vésubie…
Faut-il réintégrer les soignants rétifs à la vaccination qui ont été exclus ?
J'ai l'impression que le gouvernement est en train, tout doucement, d'admettre le principe de les réintégrer. Mais il faut préciser qu'il y en a très peu chez nous.
Comment allez-vous suivre la situation ?
Il y aura des points ce soir, cette nuit, demain matin… Nous sommes en fonctionnement permanent.