Septembre 2024 en France a été le mois de septembre le plus arrosé depuis le début du siècle, le pays retrouvant parallèlement des températures de saison après six années d'affilées plus chaudes que la normale.
"Avec un excédent pluviométrique de près de 60% par rapport aux normales 1991-2020 (119 mm), septembre 2024 devient le mois de septembre le plus arrosé depuis 25 ans", derrière les 130 mm enregistrés en septembre 1999, selon le bulletin climatique mensuel de Météo-France.
Ces niveaux historiques en France s'inscrivent dans un mois de septembre diluvien à travers le monde, marqué notamment par des inondations meurtrières au Sahel et en Europe et l'ouragan Hélène en Amérique du Nord, des phénomènes potentiellement renforcés par l'effet du changement climatique d'origine humaine.
Côté températures, malgré une "sensation très fraîche", la moyenne en France en septembre a été "proche de la normale", car seulement inférieure de 0,4°C à la référence de la période 1991-2020, a ajouté l'observatoire météorologique (qui considère "conformes aux normales" les mois compris entre -0,5°C et +0,5°C).
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"Au cours des six dernières années (2018 à 2023), chaque mois de septembre affichait une température moyenne au-dessus des normales", souligne Météo-France, ce qui explique l'évolution de la perception commune des températures dites "de saison".
Septembre 2023 avait même fixé un nouveau record de chaleur, avec un indicateur thermique national (moyenne sur 30 stations de référence) mesuré 3,6°C au-dessus de la normale 1991-2020, elle-même déjà nettement plus chaude qu'au début du siècle.
Il faut remonter à janvier 2022 (-0,5°C), soit plus de deux ans et demi en arrière, pour trouver en France un mois considéré plus froid que les normales, établies en météorologie sur la moyenne des trois dernières décennies.
Le pays a toutefois connu "deux épisodes de fraîcheur, en milieu et en toute fin de mois" qui ont marqué les esprits, avec des températures maximales jusqu'à 5°C inférieures à la normale, "dignes d'un mois d'octobre".
En ne considérant que les maximales journalières, les mesures de septembre "laissent une sensation très fraîche", reconnaît Météo-France.
"La température à Toulouse a atteint le seuil des 25°C à seulement 3 reprises en septembre 2024, contre 27 fois en septembre 2023", rapporte le bulletin.
Le 29 septembre, des records mensuels de froid ont été battus à l'aube "à la faveur d’un coup de frais très ponctuel", avec 1°C à Amiens (Aisne) ou 2,5°C à Carcassonne (Aude).
"Des records de froid ne sont pas incompatibles avec le changement climatique" mais "ils deviennent de plus en plus rares", rappelle Météo-France.
Cumuls de pluie annuels dépassés
Septembre 2024 se singularise avant tout par les averses exceptionnelles qui ont traversé le pays.
"La pluviométrie est excédentaire sur la quasi-totalité du pays" et "atteint même plus du double de la normale en Nouvelle-Aquitaine, sur le Massif Central, le Bassin Parisien, les côtes de la Manche, ainsi que sur les Alpes du Nord et sur le nord de la Corse", note Météo-France, entraînant ici ou là le déclenchement de vigilances oranges pluies-inondations.
Début septembre, la vallée d'Aspe (Pyrénées-Atlantique) a connu des crues destructrices tandis que les Alpes-Maritimes subissaient un épisode méditerranéen avec un mois et demi de pluie en 24 heures sur des villes comme Fréjus ou Mandelieu-la-Napoule.
"Seuls le sud de la Bretagne, le Languedoc et le Roussillon présentent une pluviométrie déficitaire", particulièrement marquée sur les Pyrénées-Orientales (-30%), en très grave manque de précipitations depuis plus de deux ans.
Pour une grande partie du territoire, cet excès de pluie est une constante depuis janvier, avec des cumuls moyens annuels déjà dépassés en neuf mois à Nice, Saint-Nazaire, Strasbourg ou encore Le Mans et dans la capitale.
A Paris, le cumul de pluie a atteint "660 mm depuis janvier 2024, contre 634 mm de cumul annuel moyen", a mesuré Météo-France.
En lien avec les pluies, "l'ensoleillement a été déficitaire sur le pays (-20%)", note encore l'observatoire public, selon lequel le soleil n'a brillé plus que la normale qu'en janvier et en août.
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