Le promoteur immobilier Nexity a annoncé jeudi une diminution de 12% des réservations de logements sur les neuf premiers mois de l’année, pénalisé pour le troisième trimestre consécutif par la disparition de la niche fiscale Pinel (destinée aux investisseurs locatifs).
À fin septembre, le groupe français a totalisé 7.106 réservations, dont 3.441 acquisitions réalisées par des particuliers.
Les ventes destinées aux particuliers ont reculé de 14% comparé à la même période de 2024 (freinées par la chute de 40% des commandes d’investisseurs privés). Cette évolution était largement anticipée par Nexity « du fait notamment de la fin du dispositif Pinel fin 2024 », selon le communiqué publié.
Les logements réservés par de futurs propriétaires occupants progressent en revanche de 26% sur un an, atteignant 1.994 ventes. Cette hausse se révèle particulièrement marquée parmi les primo-accédants (avec une progression de 31%, soit 1.749 logements vendus).
« Trimestre après trimestre nous améliorons nos performances commerciales », a affirmé Jean-Claude Bassien, directeur général délégué de Nexity, lors d’une conférence avec des journalistes.
Depuis 2023, la crise du logement neuf a contraint l’entreprise à réduire ses effectifs, à réorganiser sa structure et à ajuster son offre afin de s’adapter à la nouvelle conjoncture.
« Le marché est en profonde mutation », a constaté Jean-Claude Bassien, évoquant un recul de plus de 40% des volumes de ventes et l’effondrement de l’investissement locatif par les particuliers. Restent « les accédants à la propriété et les investisseurs institutionnels, surtout des bailleurs sociaux », s’est-il félicité, soulignant que Nexity « est en accélération sur ces deux segments forts ».
Nexity plaide pour un nouveau statut du bailleur privé afin de relancer le marché immobilier
Le groupe soutient la création d’un statut du bailleur privé (actuellement en discussion dans le cadre du projet de budget de l’État pour 2026) et préconise « un taux d’amortissement qui permette de réduire de manière satisfaisante le taux d’effort du bailleur », selon Jean-Claude Bassien.
D’après les estimations du promoteur, « en 2019, avec les taux bas et le dispositif Pinel, un investisseur avait un effort moyen d’épargne de l’ordre de 50 euros par mois, aujourd’hui c’est plus de 600 euros, c’est complètement pénalisant », a expliqué Pierre-Henry Pouchelon, directeur général adjoint chargé des finances.
Icade, filiale immobilière de la Caisse des dépôts et consignations, subit elle aussi la chute de l’investissement locatif depuis le début de l’année (en recul de 43% par rapport aux neuf premiers mois de 2024).
À fin septembre, Icade comptabilisait 1.285 réservations de logements effectuées par des particuliers, soit une baisse de 11% en un an. Ce recul a toutefois été compensé par une hausse équivalente des réservations issues d’investisseurs institutionnels (1.530 logements).
Avec AFP



