INFO NICE-PRESSE
Des patrons de bars et boîtes de nuit ont tenté d'étouffer la vague de témoignages faisant état d'agressions sexuelles à Nice, rendue possible par le mouvement international "Balance ton bar".
"Je ne suis pas là pour la gloire, je suis là pour trouver des solutions avec tous ceux qui le voudront". Elle n'avait pas encore parlé aux médias, pour ne pas détourner leur attention de la cause qu'elle contribue à défendre. La jeune Cannoise qui a lancé les antennes azuréennes de #BalanceTonBar sur Instagram a répondu aux questions de Nice-Presse ce vendredi 19 novembre.
Notre couverture de #BalanceTonBar
- "Trou noir, je me réveille aux urgences": à Nice, les premiers témoignages de "Balance ton bar"
- Agressions sexuelles : un "Balance ton bar, Nice" lancé sur Instagram
Quel est l'objectif majeur du mouvement ? "L'idée est de faire comprendre aux gens, et surtout aux gérants des bars et des clubs de la gravité de ce qui s'y passe, histoire de mettre en place des dispositifs efficaces pour que tout le monde se sente en sécurité".
Comme l'ont dénoncé les nombreux témoignages sur la page niçoise, plusieurs femmes ont été droguées à leur insu, avant d'être agressées et parfois violées. Un problème loin d'être nouveau… "Le monde de la nuit est justement resté longtemps dans l'ombre" regrette l'administratrice du compte. "Les victimes n'en ont longtemps parlé qu'à leurs proches, sans forcément porter plainte, de peur d'avoir à se justifier".
#BalanceTonBar est né en Belgique, à l'initiative de Maité Meeus, 23 ans. Dans les Alpes-Maritimes, l'interlocutrice cannoise avec qui nous avons pu échanger s'est portée volontaire pour lancer une communauté dans le 06, il y a environ deux semaines.

Plusieurs bars de notre ville ont bien pris conscience des problématiques soulevées, et ont déjà décidé d'agir concrètement. Des caches gobelets vont être proposés, pour tenter d'éviter l'administration de GHB ("la drogue du violeur") dans les consommations.
Les personnels des établissements en question vont également être davantage sensibilisés, alors que des caméras de vidéoprotection pourraient être installées près de l'entrée des toilettes. Le #BalanceTonBar niçois compte bien suivre de près l'application de ces différentes promesses.
Le Bulldog Pub Pompeï, visé par plusieurs témoignages, le Trafalbar, le Palace Club ou encore le Maze ont déjà annoncé plusieurs mesures, auprès de BFM Nice Côte d'Azur.
Nice : des mesures "de protection" prises dans certains bars pic.twitter.com/1j5azxjTEz
— BFM Nice Côte d'Azur (@BFMCotedazur) November 19, 2021
"Il y a deux patrons d'établissements qui ont tenté de m'intimider, mais ça n'a pas marché" nous rapporte la gestionnaire des comptes Instagram locaux.
D'autres n'ont pas cherché à engager de dialogue, comme par exemple le High Club, pourtant l'objet de plusieurs signalements. Boîte de nuit qui a refusé d'échanger avec Nice-Presse. "Il ne faudra pas qu'ils s'étonnent de la mauvaise réputation qui collera à leur établissement…"
Le collectif ne s'interdit pas, "si rien ne changeait, de manifester ou d'appeler au boycott de certains bars".
À Grenoble, le maire Éric Piolle a pris sa plume pour saisir le président de la République sur le sujet. Dans les Alpes-Maritimes, pour l'heure, "aucun élu" ne s'est rapproché de #BalanceTonBar pour soutenir le dispositif.
En plus de la page Instagram, une adresse mail est disponible pour témoigner : balancetonbar@gmail.com