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Nice-Presse vous en parlait le 11 novembre : un compte Instagram "Balance ton bar, Nice" vient de voir le jour dans notre ville, alors qu'un mouvement de dénonciations prend de l'ampleur en Europe. Face aux agressions sexuelles et aux viols, les internautes comptent bien faire agir gérants d'établissements comme gouvernements.
Le High Club aura inauguré le "Balance ton bar" niçois. Samedi 13 novembre, c'est à propos de cette boîte de nuit bien connue qu'est apparu le premier témoignage d'une victime présumée.
"Il y a deux ans environ" une femme aurait ainsi passé la soirée au High, accompagnée de son groupe d'amis.
Importunée par "deux hommes", elle se rend ensuite "aux toilettes seule, et pose (son) verre sur le côté". Le témoignage n'est pas très clair, mais le verre en question passe entre les mains de l'un des hommes, qui lui rend. A-t-elle été droguée au GHB ?
"Traces de morsures"
"Après ceci, gros trou noir, je me souviens de m'être réveillée aux urgences avec mon amie à côté de moi (…) On m'avait trouvée dans le carré VIP avec les deux hommes complètement inconsciente, quasiment allongée sur eux".
"J'avais des bleus et j'étais dans un état léthargique. J'avais des traces de morsures également".
La victime présumée n'est pas identifiée par un prénom, et il n'est pas précisé non plus si une plainte a été déposée.
La direction du High Club est-elle au courant de cette affaire ? Le personnel est-il formé ou sensibilisé pour réagir face à ce type de situation ? On ne le saura pas, les sollicitations de Nice-Presse étant restées sans réponse.
Deux autres témoignages ont été postés depuis. Dans le deuxième, une femme décrit une agression sexuelle dans un bar du Vieux-Nice en 2019. Frappée par un homme, elle précise que ce sont d'autres clientes de l'établissement qui lui ont porté secours.
"Ils n'ont pas voulu que l'on appelle les pompiers"
Le troisième fait état d'une scène qui se serait déroulée le 21 juin 2020. Un témoin raconte : "en passant, je remarque des personnes qui s'embrassent et se tripotent sur une banquette. Ils ont l'air éméchés (…). Quand je reviens, je me fige. la femme était inconsciente, ne réagissait plus et l'homme continuait de l'embrasser tout en ayant une main dans son pantalon à elle."
"J'en parle à mes amies, et on part prévenir les responsables de la sécurité. (Ils mettent) l'homme dehors (mais) refusent tout simplement que l'on appelle les pompiers, avant de nous demander de partir. Je ne suis jamais retournée dans ce bar."
Forcer les gérants à agir
L'idée, avec ces "Balance ton bar", est évidemment de forcer les patrons des établissements de la nuit et le gouvernement à réagir. C'est contre "l'impunité" que cette initiative se dresserait.
"Les (gérants) se dédouanent souvent en disant que ce n'est pas de leur faute, 'on brasse tellement de clients'. Mais la vraie question c’est : mettez-vous des choses en place pour protéger vos clientes ?", explique ainsi Maité Meeus, 23 ans, à l’origine de ce hashtag.
En Belgique, au Royaume-Uni et en France, des centaines de femmes ont déjà saisi l'occasion pour s'exprimer. Un compte Instagram similaire a été ouvert à Paris, Nantes, Bordeaux, Lyon… Plusieurs manifestations ont également été organisées, notamment à Bruxelles le 12 novembre, tandis que des appels au boycott sont lancés contre certains bars incriminés.
Au delà des réseaux sociaux, la justice seule peut agir. Les formulaires de pré-plaintes en ligne ne sont pas adaptés aux cas d'agressions ou de viols, il faut donc se rendre, si vous êtes concerné/e, dans le commissariat le plus proche. En cas d'urgence, n'attendez pas : téléphonez au 17.