À quelques semaines du sommet de l’ONU sur l’océan à Nice, la France exhorte les pays du monde entier à ratifier sans tarder le traité de protection de la haute mer, adopté en 2023.
« Ne tournez pas le dos à l’océan », a lancé Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur français pour les pôles et océans et envoyé spécial du président de la République pour l’UNOC, dans une tribune publiée lundi. Il appelle les élus du monde entier à ratifier le traité signé en juin 2023.
Lors d’une conférence de presse, l’ambassadeur a rappelé qu’un traité signé « ne protège rien » tant qu’il n’est pas ratifié. « Un traité ratifié change tout », a-t-il insisté, soulignant que l’absence de ratification empêcherait toute gouvernance efficace de la haute mer.
Seulement 21 ratifications à ce jour: un retard préoccupant
Le traité vise à protéger les écosystèmes marins dans les eaux internationales, qui représentent près de 50 % de la surface de la planète. Il permet notamment la création d’aires marines protégées où des activités comme la pêche ou l’exploitation minière pourraient être restreintes.
Pour entrer en vigueur, le texte a besoin de 60 ratifications. À ce jour, seuls 21 pays l’ont validé. « C’est trop peu », alerte Olivier Poivre d’Arvor, qui appelle les grandes puissances maritimes — États-Unis, Royaume-Uni, Japon, Brésil, Australie… — à prendre leurs responsabilités. Parmi elles, seule la France a officiellement ratifié le traité.
Une Europe encore timide?
L’ambassadeur estime qu’au mieux, une douzaine de pays européens auront ratifié le texte d’ici l’ouverture du sommet UNOC, mais cela reste insuffisant. « Même avec 33 ratifications, c’est encore loin du compte », insiste-t-il, rappelant que la mise en œuvre d’une première COP Océans en dépend.
Un échec de ratification d’ici fin 2025 serait un « signe d’échec collectif », prévient-il. À l’inverse, l’UNOC peut devenir un moment fondateur d’un « multilatéralisme crédible ».
Avec AFP