Depuis plusieurs jours, un amendement de la loi Jeux olympiques et paralympiques 2024 suscite de nombreux débats. L’utilisation de la vidéosurveillance dite "algorythmique", que Christian Estrosi aimerait tester à Nice, interroge.
Mardi 24 et mercredi 25 janvier, les sénateurs ont étudié le projet de loi pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 en France. Parmi les amendements étudiés, certains suscitent des interrogations, dont celui sur l’utilisation des "caméras augmentées".
En marge du débat, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a déjà fait part de ses réserves quant à cette proposition.
Le Conseil d’Etat et certains élus se sont également exprimés en défaveur de la vidéosurveillance dite "algorithmique".
Repérer les mouvements suspects dans les foules
Celle-ci permettrait de repérer les mouvements suspects dans les foules. Elle est souhaitée par les autorités près des enceintes sportives et aux abords des transports.
Pour l’instant, la loi prévoit une expérimentation de ces nouveaux outils jusqu'au 30 juin 2025.
Ils pourraient en réalité être essayés à partir de la rentrée prochaine pour la Coupe du monde de rugby 2023 organisée en France du 8 septembre au 28 octobre.
Ce projet a fait naître des critiques car selon la Cnil, il soulève "des enjeux nouveaux et substantiels en matière de vie privée. Ces outils d'analyse des images peuvent conduire à une collecte massive de données personnelles et permettent une surveillance automatisée en temps réel", met en garde la commission indépendante.
Nice candidate
Dans notre cité, ce point du domaine de la surveillance publique a déjà été évoqué.
Lors de ses vœux le samedi 7 janvier dernier, Christian Estrosi avait confié qu’il espérait obtenir du ministère de l'Intérieur, enfin, l'autorisation d'expérimenter la reconnaissance faciale dans sa ville.
La municipalité nous a confirmé ce 26 janvier avoir déposé une demande, et "être candidate à tester ces caméras dès le mois septembre, autour des rencontres de la coupe du monde" organisées chez nous.
Sans obtenir, pour l'heure, de retour du ministère de l'Intérieur.
Un vote fin janvier sur le sujet
Cette thématique occupera encore pendant un moment le paysage politique au niveau national, avec un vote prévu pour le mardi 31 janvier.
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L'opposition écolo contre l'expérimentation
"Christian Estrosi cherche toujours de nouveaux gadgets" ironise Juliette Chesnel-Le Roux, présidente du groupe des élus Nice Écologique au Conseil municipal. "La CNIL l'empêche de jouer dans sa cour de récréation…"
"Il veut plus de technologie, nous, on veut plus d'humain. Ces caméras n'ont pas démontré leur efficacité, et elles coûtent très cher aux Niçois".